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350

ANS

DE

SCIENCE

37

Les composants élémentaires du cerveau : la cellule nerveuse, la synapse et la molécule du neurotransmetteur acétylcholine,

avec son récepteur

Neurone (Santiago Ramon y Cajal, 1894)

Neurotransmetteur

comme signal chimique

© Granger Historical Picture Archve - Alamy

© Jean Cartaud

© molekuul.be

Acétylcholine

0,1 millimètre

micromètre

nanomètre

Transition allostérique d'un récepteur

du type du récepteur de l'acétylcholine

© M. Ceccini et J.-P. Changeux, 2015, Neuropharmacology 96 (2015) 137e149

Structure fine (résolution atomique) d'un récepteur de

neurotransmetteur du type du récepteur nicotinique

de l'acétylcholine

© Granger Historical Picture Archve - Alamy

de nombreuses maladies chez l’homme. On constate également que tous les gènes de nos chromosomes ne

s’expriment pas au même moment au cours du développement. En accord avec la démonstration magistrale de

Jacob et Monod en 1961, des séquences géniques spécialisées, dites

régulatrices

, contrôlent la diversification

des lignages cellulaires de l’organisme, notamment celle de la cellule nerveuse, ou neurone.

Le neurone apparaît très tôt au cours de l’évolution, chez les hydres et les méduses. Il assure communication

rapide et coordination entre les différentes parties de l’organisme. Il se singularise par de multiples prolongements,

axone et dendrites, qui entrent en contact avec des centaines, et parfois des dizaines de milliers d’autres cellules.

Comme le proposait Ramon y Cajal dès 1890, les neurones forment des réseaux discontinus où les membranes

des cellules nerveuses se trouvent juxtaposées au niveau de synapses. Fait remarquable, les grands traits

de l’anatomie et de la physiologie de la cellule nerveuse se conservent des espèces primitives à l’homme.

L’axone propage un signal électrique intégralement réductible à des transports d’ions, chargés électriquement.

À la synapse, un signal chimique – un neurotransmetteur – prend le relais, diffuse dans l’espace synaptique et

se fixe sur un récepteur. Convertissant un signal chimique en signal électrique, les récepteurs font partie de ces

commutateurs allostériques mentionnés plus haut. Déjà présent chez les bactéries, ces récepteurs imposent des

contraintes irréductibles au traitement de l’information par notre cerveau. Ils sont aussi les cibles de nombreux

médicaments. Notre système nerveux est, comme le reste de l’organisme, un vaste système physicochimique

dont les composantes élémentaires ont peu changé au cours de l’évolution. Ce qui a changé, c’est l’organisation.