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La Lettre
© Solvin Zankl - Alamy
la surcharge graisseuse est encore très importante, les régimes très basses calories ne peuvent être
prolongés au-delà d’une certaine durée en raison d’une dégradation musculaire, et notamment du muscle
cardiaque. On voit donc l’intérêt qu’il y aurait à élucider et mimer ce mécanisme dans le traitement de
l’obésité sévère.
Un autre exemple où le mécanisme physiologique d’intérêt ne peut être étudié que dans la nature est celui
du manchot royal incubant son œuf. Mâle et femelle s’alimentent à 300-400 km en mer, un jeûne étant
associé à l’incubation qu’ils assurent à tour de rôle à terre. C’est habituellement le mâle qui assure les 2 ou
3 dernières semaines d’incubation, la femelle revenant au moment de l’éclosion pour nourrir le poussin.
Elle peut cependant ne pas revenir à temps, notamment en raison du réchauffement lié au phénomène El
Niňo qui se fait sentir jusque dans l’océan austral, et peut encore éloigner ses proies de plus de 200 km
au sud. Ce qui est remarquable, c’est que le mâle est alors capable d’assurer pendant une semaine la
survie du poussin en le nourrissant avec des proies marines qu’il a conservé intactes pendant ces 2 ou 3
semaines dans son estomac, pourtant à une température de 37-38°C. Avec le soutien de la Fondation de
France, nous avons réussi à associer à cette conservation de nourriture la présence d’une petite protéine