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La Lettre

© B.Eymann - Académie des sciences

Jean-Pierre Changeux

Membre de l’Académie des sciences – section

Biologiemoléculaire

et cellulaire, génomique

–, professeur honoraire au Collège de

France et à l'Institut Pasteur

Descartes écrit vers 1632 le

Traité de l’homme

, qui ne

sera publié qu’après sa mort, en 1664, deux ans avant la

première séance de l’Académie des sciences. Inachevé,

ce texte prophétique anticipe, malgré ses inexactitudes,

350 ans de recherches sur la découverte de l’homme et

de son cerveau. À partir des structures élémentaires du

corps de l’homme, muscles, nerfs – «

petits et grands

tuyaux

» –, il tente d’établir un lien causal entre l’anatomie de cette «

machine

» et ses fonctions

physiologiques, niveau après niveau, jusqu’à «

l’âme raisonnable

» avec «

son siège principal dans

le cerveau

».

Descartes termine son traité ainsi : «

Il ne faut concevoir en cette machine aucun autre principe de

mouvement et de vie, que son sang et ses esprits, agités par la chaleur du feu qui brûle continuellement

dans son cœur, qui n’est point d’autre nature que tous les feux qui sont dans les corps inanimés.

» Une

phrase qui constitue le fil conducteur de cette présentation des étapes successives du progrès de nos

connaissances sur l’homme, depuis la chimie du vivant jusqu’aux fonctions supérieures du cerveau.

Première étape : la chimie du vivant

En 1661, l’Irlandais Boyle poursuit la philosophie mécaniste de Descartes et tente d’expliquer les propriétés

de la matière sur la base d’atomes qu’il appelle

corpuscules

. Il observe également qu’en pompant l’air

d’un vase clos, on éteint une flamme et on tue les animaux placés à l’intérieur.

Lavoisier, fondateur de la chimie moderne, s’intéresse à la combustion. Il démontre, devant l’Académie

des sciences le 26 avril 1775, que la combustion du charbon de bois dégage l’air « fixe », qui résulte de la

À la découverte de l’homme

et de son cerveau