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La Lettre

Jons Jacob Berzélius

(1779-1848)

© Georgios Kollidas - Fotolia

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© Leigh Prather - Fotolia

Structure tridimensionnelle de l'ADN obtenue par diffraction des rayons X

Francis Crick

(1916-2004)

Cinquante ans plus tard, le Suédois Berzélius poursuit la démarche

de Lavoisier et propose la théorie selon laquelle toute réaction

chimique résulte de la combinaison de groupes d’atomes, qu’il

nomme

radicaux chimiques

. Il invente même le terme

catalyse

pour nommer l’accélération spécifique d’une réaction chimique,

et appelle

polymères

les composés « organiques » produits

par les êtres vivants à partir de ces même radicaux chimiques.

Un débat très vif agite alors la communauté scientifique. Peut-on

croire aux théories vitalistes qui, invoquant des forces mystérieuses,

distinguent les composés organiques, produits par les êtres vivants,

des substances inorganiques ? La synthèse chimique de l’urée par Whöler, en

1825, apporte une première démonstration de l’échec du vitalisme ; les multiples synthèses organiques

réalisées depuis confirmeront cet échec.

Le répertoire des molécules constitutives des êtres vivants comprend des polymères de masse élevée,

ou macromolécules, dont notamment les protéines – encore un terme de Berzélius – qui résultent de

la combinaison linéaire de 20 acides aminés différents. D’autres macromolécules sont formées à partir

de nucléotides – comme les acides désoxyribo- et ribonucléique (ADN et ARN) –, de sucres – pour les

polysaccharides –, etc. En 1833, on découvre que les enzymes qui catalysent les réactions chimiques

constitutives des organismes vivants sont des protéines. Enfin, en 1897, Buchner démontre que la totalité

des processus complexes de la fermentation alcoolique peut être obtenue

in vitro

à partir d’un extrait de

levure, en l’absence même de levure vivante. L’ensemble des enzymes concernées et leurs substrats

suffisent. Les êtres vivants – l’homme inclus – sont désormais compris comme de vastes et complexes

systèmes chimiques dans lesquels les macromolécules tiennent une place centrale.

Au cours du 20

e

siècle et encore aujourd’hui, les recherches portent sur la structure fine, au niveau ato-

mique, de ces macromolécules. On utilise diverses techniques physiques, dont la diffraction des rayons X.

En 1953, c’est le modèle de l’ADN en double hélice décrit par Watson, Crick et Rosalind Franklin qui révo-