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350

ANS

DE

SCIENCE

81

© Catherine Bréchignac - Académie des sciences

© H.S. Photos - Alamy

Philosophiae Naturalis Principia Mathematica

(1687) fera d’Isaac Newton (1643-1727) l'un des

hommes les plus influents de tous les temps.

Londres. Son travail sur les pendules a bouleversé la mesure du temps, mais ce n'est que l'un des exploits qui

lui valent d'être parmi les toutes premières recrues de Colbert à l'Académie des sciences.

Huygens, Newton, Leibniz, les Bernoulli : ils seront les plus célèbres héros de la révolution mathématique de

cette deuxième moitié du 17

e

siècle. De fortes personnalités qui s'influencent, s'allient, se déchirent, se lancent

des défis, s'injurient parfois, dans des lettres qu'ils sont presque les seuls à pouvoir apprécier ; en quelques

décennies, ils produiront plusieurs traités qui comptent parmi les plus importants de l'histoire des sciences.

Emblématique de cette période est l'ouvrage de Newton,

Philosophiae Naturalis Principia Mathematica

,

publié en 1687, qui comme l'indique son

titre entend développer les fondements

mathématiques de la connaissance

du monde. Ce programme

ambitieux vaudra à son auteur

d'être considéré comme l'un

des hommes les plus influents

de tous les temps. Tout aussi

emblématique est la naissance du

très puissant calcul infinitésimal,

différentiel et intégral, outil majeur

de l'analyse moderne, qui permet de

quantifier les variations des fonctions.

Et non moins emblématique est la féroce

querelle de priorité pour la paternité du calcul

différentiel, qui oppose Newton à Leibniz, préambule

à un relatif isolement mathématique dont souffrira la

Grande-Bretagne pendant deux bons siècles ; plus

tragiquement, on assiste aussi en France à la reprise

des persécutions religieuses, qui finiront par chasser

Huygens de ce pays.

Voici un célèbre extrait d'une lettre écrite par Newton à

Leibniz, au temps où ils n'étaient pas encore si fâchés :

6accdae13eff7i3l9n4o4qrr4s8t12ux

. C'est ainsi que

Newton, grand amateur de mystères, avait encodé

la phrase latine, à peine moins mystérieuse : «

Data

aequatione quotcunque fluentes quantitates involvente,

fluxiones invenire; et vice versa.

», que le mathématicien

Vladimir Arnold a traduite librement par «

Il est utile de

résoudre des équations différentielles.

» Aujourd'hui,