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350

ANS

DE

SCIENCE

83

© Photo Researchers, Inc - Alamy

Christiaan Huygens (1629-1695)

présentant son horloge à Louis XIV

© Archives de l'Académie

Journal de l'expédition, par

l'abbé Outhier et Maupertuis,

Paris, 1744

© Bibliotheque de l'Institut de France

Pierre Louis Moreau de

Maupertuis (1698-1759)

et la campagne de

Laponie

célèbre cycloïde, ou courbe décrite par un

point marqué sur une roue qui roule. De

fait, si un pendule est contraint par deux

« joues » de forme cycloïdale, alors la

masse décrit une trajectoire elle-même

cycloïdale et, ce qui est remarquable,

la période des oscillations sera alors

rigoureusement invariante. C’est ainsi

qu'Huygens put fabriquer les premières

horloges mécaniques de précision, avec

une erreur inférieure à 1 seconde par heure.

Le pendule était loin cependant d'avoir dit son

dernier mot. En 1673, l'astronome Jean Richer,

recruté comme « élève académicien » dès 1666,

découvre que son pendule bat un brin plus lentement à Cayenne

qu'à Paris. Huygens et Newton déduisent de cette observation anodine que la Terre, soumise à la force

centrifuge, est légèrement aplatie aux pôles, une théorie controversée pendant un demi-siècle, jusqu'à

la célèbre campagne de

mesures en Laponie que

l'Académie des sciences

confia à Maupertuis.

On trouve ainsi, à travers

ce pendule, les germes

de deux grandes épopées

scientifiques. L'une est la

technologie des horloges de

précision, dont l'épisode le

plus haut en couleurs fut le

chronomètre de 1765 de

Harrison, une petite merveille

qui ne défaillait pas de plus

d'une seconde par mois et

permettait, par calcul du

décalage horaire, le repérage

précis en mer. L'autre est la

découverte de la forme précise

de la Terre, dont le chapitre le plus dramatique fut l'effort héroïque réalisé par Delambre et Méchain, au

lendemain de la Révolution française, pour mesurer la Terre et offrir ainsi au monde une unité vraiment

universelle, le mètre.