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La Lettre

© Oleksandr Delyk - Fotolia

Dans le monde numérique actuel, la science informatique et les mathématiques appliquées gardent un

rôle aussi central que l’accroissement de la puissance des ordinateurs. En informatique, on a vu un

foisonnement d’algorithmes guidés par des applications de plus en plus variées (images, sons, vidéos,

etc.), mais aussi, de façon interne, par la conception et la fabrication des circuits, réseaux, systèmes

d’exploitation et logiciels de toutes sortes. La complexité algorithmique, théorie née dans les années 1970,

étudie les performances des algorithmes et les optimise. Depuis cette même époque, les fondements

mathématiques de la programmation ont été progressivement mieux compris, d’abord sur le plan

syntaxique – avec la théorie des langages où s’est illustré notre confrère Marcel-Paul Schützenberger –,

puis par la sémantique formelle des langages de programmation, qui a conduit à des langages plus

compacts et plus sûrs, ainsi qu’à des techniques de vérification formelle des programmes.

On a vu aussi se créer les bases de données et leurs mécanismes d’indexation rapide, se développer

les interfaces hommes-machines modernes et se standardiser les protocoles de communication reliant

efficacement les machines dans les réseaux. Puis on a vu apparaître des idées radicalement nouvelles,

comme celle des moteurs de recherche sur le Web, dont nous ne pouvons plus nous passer, ou celle

de l'utilisation systématique des probabilités en algorithmique. Récemment ont explosé des idées plus

anciennes lancées par l’intelligence artificielle, mais qui ont dû attendre la disponibilité d’une très grande

puissance de calcul. Ainsi, l’apprentissage par réseaux de neurones profonds bouleverse des domaines

aussi divers que le jeu de Go, la reconnaissance de visages ou d’objets dans les images, celle de la

parole, la traduction automatique des langues, ou encore l’analyse des données scientifiques. Quand l’on