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La Lettre

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Claude Shannon (1916-2001)

d’écrire et de mettre au point des programmes en raison du gouffre qui existe entre des humains intuitifs,

mais lents et assez peu rigoureux malgré leurs efforts, et des ordinateurs hyperrapides, incapables de faire

des erreurs, mais dénués de bon sens et d’intuition. En informatique, le bug est une panne des auteurs

des programmes, pas des programmes eux-mêmes. Turing lui-même s’est alors demandé comment

contourner cette difficulté, soit en prouvant mathématiquement la correction des programmes, ce que l’on

sait de mieux en mieux faire maintenant, soit à l’aide de logiciels apportant une forme d’intelligence à un

ordinateur : la force est toujours dans le logiciel, pas dans le circuit nu.

Au début des années 1950 eurent lieu d’autres révolutions conceptuelles. Celle

de la théorie de l’information est due à Claude Shannon. Originellement

dédiée à la compréhension et l’optimisation du transport d’informations

sur les lignes téléphoniques bruitées, cette théorie a pris une importance

majeure dans de nombreux domaines : télécommunications, compression

du son et des images, traitement de tous types de signaux, optimisation des

grands réseaux de type Internet, etc. En parallèle, l’automatique, nouvelle

science de l’analyse et de la conduite des systèmes physiques, dont Maxwell

et Wiener furent précurseurs, fut bien illustrée par notre confrère Pierre Faurre, y compris sur le plan

industriel. Quant à Jacques-Louis Lions, qui a honoré notre compagnie, sa personnalité exceptionnelle a

servi l’essor de l’analyse numérique pour le calcul des solutions d’équations de plus en plus complexes et

la promotion de toutes les mathématiques appliquées.