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350

ANS

DE

SCIENCE

85

© SPUTNIK - Alamy

Andrei Kolmogorov (1903-1987)

Le début du 20

e

siècle connut aussi son

cortège de révolutions. La théorie de la

mesure et celle des probabilités furent

refondées par Borel, Baire, Lebesgue et

Kolmogorov. La physique statistique, la

mécanique quantique et même la finance

reçurent toutes leur traitement mathématique

personnalisé. Mais le plus étonnant de

ces ouragans scientifiques se leva dans

la logique, interrogeant les fondements

même de la discipline – qu'est-ce qu'un

raisonnement ? Qu'est-ce qu'une preuve ?

Quels sont les problèmes qui ont une solution

et ceux qui n'en ont pas ? Et qu'est-ce que

cela veut dire, 1+1=2 ? Source des

Principia

Mathematica

de Russell et Whitehead dont

un volume de près de 400 pages se conclut

effectivement par la preuve de 1+1=2 ! et de

travaux de Hilbert, Church, Gödel et d'autres,

ces abîmes de perplexité aideront finalement

Von Neumann, Turing et Shannon à imaginer

les ordinateurs, machines logiques capables

de réaliser n'importe quelle opération

mathématique. Il est notable que l'une des

premières motivations de ces pionniers de

l’informatique était l'étude systématique des

équations différentielles, un sujet décidément

universel.

Il est impossible ici de rendre justice au

développement mathématique du 20

e

siècle,

qui fut peut-être le plus riche de tous. Aux

côtés des nouveaux exploits conceptuels des

Bourbaki, Weil, Noether, Banach, Wiener,

Riesz, Atiyah, Cartan, Hardy, Ramanujan,

Littlewood, Chern, Grothendieck, Cohen,

Leray, Hironaka, Itô, Serre, Gel'fand,

Schwartz, Hörmander, Carleson, Nash,

De Giorgi, Solovay, Malliavin, Gromov,

Langlands, Thurston, Varadhan, Wiles,

Perelman et tant d'autres, on vit des centaines