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La Lettre
© ESA, Alfred Vidal-Madjar (Institut d'Astrophysique
de Paris, CNRS, France) et NASA
Osiris, planète géante en orbite autour de l’étoile HD209458,
dans la constellation de Pégase. Cette exoplanète, qui met
seulement 3,5 jours pour effectuer un tour autour de son
étoile, est entourée d'une couronne d'hydrogène atomique
attribuée à de l'évaporation planétaire (vue d’artiste).
de gaz pour former les planètes géantes. Plus près du Soleil, les planètes rocheuses se formeront
directement à partir des planétésimaux, en quelques dizaines de millions d'années. Certaines de ces
étapes restent encore mal comprises parce qu'il n'est pas possible de les reproduire en laboratoire, parce
que les moyens de calcul ne sont pas assez puissants pour les simuler et parce que nous ne disposons
que de rares informations directes sur les conditions physiques, dynamiques et chimiques au moment de
la formation du système solaire.
Les exoplanètes
Le Soleil devenu une étoile parmi des milliards d'autres, la spéculation sur l’existence d'autres systèmes
formés selon les mêmes lois devenait légitime. La question de l'existence d'autres mondes est restée
toutefois ouverte jusqu'à la fin du 20
e
siècle, faute de moyens d'observations adéquats. En 1963,
l'annonce de la découverte d'une planète autour de l'étoile
de Barnard, bien qu’infirmée dix ans plus tard,
lança la chasse aux exoplanètes. Cette
chasse s'appuyait alors sur des
méthodes de détection indirectes
visant à déceler de petites
perturbations des étoiles
induites par la présence
d’une
ou
plusieurs
planètes en orbite autour
d’elles.
Cependant,
aucune planète ne
fut trouvée avant les
années 1990. Pourquoi ?
Les astronomes ont
commencé par rechercher
des analogues de Jupiter,
la plus grosse des planètes
du système solaire, mais de
telles planètes étaient trop difficiles
à détecter avec les moyens de l’époque.
Les premières exoplanètes découvertes
furent, de fait, fort différentes des planètes attendues.
Il s'agissait, pour la première, d'une planète évoluant autour d'un pulsar – reste d'explosion d'étoile – et,
pour la seconde, d'une planète de masse comparable à celle de Jupiter, mais située cent fois plus près
de son étoile que Jupiter ne l'est du Soleil. Les théories de l'époque ne prévoyaient pas l'existence de
tels « Jupiters chauds » (i.e., proches de leur étoile), qui se sont pourtant révélés relativement communs
par la suite. Les premières images d’exoplanètes sont enfin obtenues dans les années 2000, grâce à des
développements technologiques sophistiqués.