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© D'après B.Eymann - Académie des sciences

350

ANS

DE

SCIENCE

61

L’exoplanète

β

Pictoris b est une géante de gaz orbitant à environ 9 ua

(1 unité astronomique = distance Terre-soleil, soit 150 millions de km)

de son étoile (au centre, symbolisée par une étoile). À gauche, image de

β

Pictoris b - point lumineux en haut à gauche - le jour de sa découverte

en novembre 2003, à droite, 6 ans plus tard.

© ESO- A.-M. Lagrange

Vingt ans après ces premières découvertes, plus de 3 000 exoplanètes ont déjà été identifiées, et

autant attendent confirmation. Leur caractérisation révèle d’ores et déjà une grande variété de masses

(depuis quelques masses terrestres jusqu'à plusieurs masses de Jupiter), de rayons et de propriétés

orbitales – planètes sur des orbites inclinées ou rétrogrades, ou très lointaines –, dont certaines sont

sans équivalent dans le système

solaire. Une telle diversité ne peut

s'expliquer sans envisager l'exis-

tence de plusieurs scénarios de

formation des planètes. Il appa-

raît de plus que l'histoire dyna-

mique individuelle des systèmes

planétaires extrasolaires jeunes

peut être très complexe, encore

plus que ne l'a été celle du sys-

tème solaire : ainsi, l'orbite d'une

exoplanète une fois formée peut

être considérablement modifiée

en raison d’interactions avec le disque protoplanétaire – ce qui expliquerait l'existence des « Jupiters

chauds » – ou avec d'autres objets présents dans le système – ce qui expliquerait l'existence d'exoplanètes

sur des orbites inclinées ou rétrogrades.

La diversité des architectures des systèmes planétaires extrasolaires est sans doute le résultat le plus

étonnant obtenu en exoplanétologie à ce jour. Il est probable que les intérieurs et les atmosphères des

exoplanètes, que nous commençons tout juste à sonder, révèleront aussi une grande diversité. Les

propriétés des atmosphères en formation résultent de la capture du gaz présent dans la nébuleuse

primitive, mais aussi du dégazage des planètes en formation,

d'apports extérieurs éventuels (astéroides, comètes), et de

processus physicochimiques complexes et variés. Leur évolution

dépend de nombreux facteurs (volcanisme, échappement des gaz

légers, irradiation stellaire, etc), autant de conditions difficilement

prévisibles et de paramètres variables qui rendent extrêmement

délicates les prédictions. Les atmosphères jouant un rôle

fondamental sur les conditions d'apparition et de développement

de la vie, des efforts importants vont être déployés dans les années

et décennies à venir, en particulier avec le

James Webb Space

Telescope

, successeur du Télescope Spatial Hubble, et avec les

futurs

Extremely Large Telescopes

, pour sonder les atmosphères

d’exoplanètes géantes puis telluriques.