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D

ossier

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Des interféromètres dans les interféromètres

L’interféromètre Virgo, projet franco-italien situé à Cascini (Italie), a été conçu et construit à partir des années 80 sous l’impulsion,

en France, d’Alain Brillet. C’est l’un des instruments d’optique les plus élaborés jamais construits, à l’instar de projets analogues aux

États-Unis (LIGO). Il permet de mesurer une infime variation relative de longueur induite par le passage d’une onde gravitationnelle.

La structure de base est un interféromètre de Michelson géant dont le cœur est contenu dans le bâtiment central carré : une lame

séparatrice inclinée à 45 degrés y divise le faisceau laser incident suivant deux directions perpendiculaires. Chacun de ces bras

a une longueur de trois kilomètres, mais chacun contient une cavité résonnante de Fabry-Pérot permettant d’augmenter encore

le trajet aller et retour de la lumière jusqu’à une longueur effective de plus de 200 km grâce à des réflexions multiples. Les deux

faisceaux reviennent ensuite se recombiner sur la séparatrice de façon à être en opposition de phase (interférence destructive) sur un

photodétecteur, qui ne verra donc de lumière que si une onde gravitationnelle vient créer une toute petite différence de marche entre

les deux bras, générant un signal proportionnel à l’amplitude de l’onde gravitationnelle. L’essentiel de la lumière revient donc vers le

laser source. Pour augmenter encore l’intensité de la lumière dans l’interféromètre, un miroir additionnel va recycler cette lumière en

la renvoyant vers le Michelson. L’intensité de la lumière atteint ainsi plusieurs centaines de kilowatts dans les résonateurs de Fabry-

Pérot à partir de seulement cent watts de puissance laser incidente. Le petit bâtiment sur la gauche contient le miroir d’extrémité d’une

autre cavité Fabry-Pérot, en anneau et de longueur 144 m, servant à filtrer spatialement le faisceau laser lui assurant une cohérence

spatiale optimale avant son entrée dans le Michelson.

En bas à gauche : une infrastructure hors normes.

Vue intérieure de l’un des tunnels de 3 km : on y voit le tube à vide de diamètre 1,20 m contenant le faisceau laser. Ce tube a été

construit par sections de 15 m, et le métal a été traité de façon à maintenir un très bon vide.

En bas à droite : une optique de course.

La photo du haut montre un miroir de cavité Fabry-Pérot de 42 kg, suspendu par des fibres de silice collées au miroir par adhérence

moléculaire pour minimiser le frottement. Les deux pièces optiques de la photo du bas sont respectivement un miroir de cavité et la

séparatrice du Michelson, de diamètre 55 cm et d’épaisseur 20 cm, après dépôt des couches diélectriques semi-réfléchissantes.

© Virgo