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ossier

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La biophotonique, ou comment

la lumière est devenue un outil

diagnostique et thérapeutique

Chantal Andraud

Directrice du laboratoire de chimie, École normale supérieure de

Lyon-CNRS-Université Claude-Bernard

avec Cyrille Monnereau

Laboratoire de chimie, École normale supérieure de Lyon-CNRS-

Université Claude-Bernard

Toute lumière est constituée de photons. Selon le point

de vue adopté, ces photons peuvent être assimilées

à des ondes électromagnétiques ou à des particules

fondamentales porteuses de quantités d’énergie fixes

appelés quantas. Cette énergie peut être mise à profit

dans le cadre de nombreuses applications en relation

avec le biomédical et les biosciences.

Lumière et vivant

Cette énergie est tout d’abord associée à une propriété intrinsèque du photon, sa longueur d’onde.

Après interaction de ce photon avec un dispositif optique, comme un œil, une plaque photographique ou

une caméra, c’est cette longueur d’onde qui va définir la couleur perçue par le dispositif. La gamme de

longueurs d’onde accessibles au dispositif varie en fonction de la nature de ce dernier. Pour l’œil humain,

cette gamme se situe dans un domaine compris entre le bleu-violet (400 nm) et le rouge (800 nm). De part

et d’autre de ces valeurs sont définis les domaines des hautes énergies, les ultraviolets, et des basses

énergies, les infrarouges. Cette gamme de longueurs d’onde ne constitue toutefois qu’une partie infime

du spectre électromagnétique

Aux deux autres extrémités du spectre électromagnétique, les très énergétiques rayons X et les

radiofréquences sont également utilisés dans le domaine biomédical. Les premiers, découverts par

Rontgen en 1895, traversent facilement les tissus biologiques, mais sont efficacement absorbés par les

substances minérales contenues dans les os. Bien qu’invisibles, ils impriment efficacement une plaque

photographique : c’est ce principe qui est utilisé dans la radiographie, notamment. Les seconds, lorsqu’ils

sont utilisés à une longueur d’onde appropriée, interagissent avec les électrons des molécules d’eau,

perturbant momentanément leurs propriétés magnétiques. Le signal engendré par cette perturbation

produit un contraste dépendant de la concentration en eau des différents tissus, permettant donc de les

imager.

© DR