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La Lettre

© Anne-Marie Caminade, adapté de

3

© petarg - Fotolia

© suns07butterfly - Fotolia

Marquage cellulaire

Le marquage cellulaire par fluorescence est bien plus ancien que l’utilisation

des biopuces, puisque les premiers essais datent de près d’un siècle, avec le

marquage de bactéries et de protozoaires. Des fluorochromes ont ensuite été

développés pour marquer spécifiquement des organites cellulaires

in vitro :

noyau, mitochondries, lysosome, membranes ou, encore, récepteurs.

Ce type d’étude a notamment bénéficié du développement de la microscopie

confocale. Avec cette technique, le plan focal de l’objectif est positionné

à différents niveaux de profondeur dans l’échantillon, donnant des séries

d’images à partir desquelles on obtient une représentation tridimensionnelle

de l’objet, comme une cellule. Cette technique permet également des

études de colocalisation. À titre d’exemple, elle a été utilisée pour sonder le

mécanisme d’action, au sein d’un monocyte, d’un dendrimère (macromolécule

hyperramifiée) candidat médicament, marqué par la fluorescéine

3

. Les images

de microscopie confocale montrent une colocalisation de la fluorescence verte

du dendrimère avec celle rouge des phagolysosomes, mais pas avec la fluorescence bleue de l’ADN. On

peut donc en déduire que ce dendrimère suit principalement la route phagolysosomiale pour entrer dans

le monocyte, et qu’il ne pénètre pas dans le noyau.

Pour connaître précisément la localisation de l’entité marquée que l’on souhaite suivre, on peut utiliser

le phénomène de FRET. Dans le cas du dendrimère précédent, un marqueur spécifique de récepteurs

cellulaires - la phycoérythrine, une protéine, couplée à un anticorpsmonoclonal -, dont la bande d’absorption

recouvre presque intégralement la bande d’émission de la fluorescéine, a été utilisé pour déterminer à

proximité de quel récepteur se trouvait le dendrimère

3

. Le FRET est aussi un outil très puissant pour

quantifier les interactions protéines-protéines ou protéines-ADN, les changements de conformation des

protéines, ou pour obtenir des informations sur les voies métaboliques.

Perspectives de la fluorescence en imagerie

À côté des fluorochromes issus de la chimie organique

(

voir supra

), d’autres types de fluorochromes sont

aussi utilisés aujourd’hui, en particulier les protéines

fluorescentes comme la GFP (

green fluorescent

protein

), issue d’une méduse du Pacifique. La GFP

permet notamment d’étudier les phénomènes dyna-

miques prenant place dans des cellules ou des tissus

vivants. Cependant, les fluorochromes organiques

subissent des phénomènes de photoblanchiment

(oxydation par l’oxygène, voire destruction du fluoro-

chrome, qui éteint la fluorescence).

Étude de colocalisation par

marquage cellulaire fluorescent

et microscopie confocale

L’ADN (noyau) d’un monocyte humain

est marqué par un fluorochrome bleu

(TOTO-3, dimère de carbocyanine) et

ses vésicules internes acides (phago-

lysosomes) par un fluorochrome rouge

(LysoTracker®, dérivé de bodipy). Le

dendrimère-candidat

médicament,

quant à lui, apparaît en vert (lié à la

fluorescéine)