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La Lettre

Micropiliers (diamètre 3 micromètres)

utilisés pour créer des états quantiques

de la lumière

© Pascale Senellart, Laboratoire de photonique et nanostructures, CNRS

© suns07butterfly - Fotolia

faire du stockage d’information à haute densité ou, encore, pour chauffer localement. L'idée est de réaliser

une sorte d'entonnoir à lumière qui pourrait collecter la lumière incidente et la concentrer sur une surface

environ mille fois plus petite. C’est très exactement ce que fait une antenne de télévision qui collecte le

champ incident et l’envoie dans un fil dont la taille est très inférieure à la longueur d’onde.

Pour parvenir à ce résultat dans le domaine optique, un moyen est d'utiliser une petite sphère métallique, de

quelques nanomètres de diamètre, dans laquelle les électrons peuvent osciller en phase. Ce mouvement

de balancier a lieu dans la gamme des fréquences optiques, de sorte qu’un champ lumineux incident

peut exciter de façon résonante ce mode appelé plasmon de surface. Cela fonctionne un peu comme un

entonnoir, car l’énergie de l’onde incidente se trouve captée par la particule et concentrée au voisinage

de la nanoparticule. On parle plus généralement de nanoantennes. La future génération de disques durs

utilise ce type d’antennes pour chauffer le support magnétique sur une zone dont la taille est d’environ

20 nm.

De nouveaux matériaux

Le développement des techniques de nanofabrication a eu un impact considérable sur l’optique. On peut

maintenant fabriquer des métamatériaux, c’est-à-dire des matériaux composites se comportant comme

des matériaux homogènes ayant des propriétés que l’on

ne trouve pas dans la nature, telles que des indices de

réfraction négatifs. Ces matériaux sont, par exemple,

constitués d’un ensemble périodique de spires métalliques

sectionnées, qui se comportent comme des petits circuits

RLC avec une fréquence de résonance dans le visible ou

l’infrarouge. Cela ouvre des perspectives pour la mise au

point de composants optiques sans aberrations et ultraplats.

Il est par ailleurs devenu possible de réaliser de véritables

atomes artificiels, appelés boîtes quantiques. En ajustant

leur forme ou leur taille, elles absorbent ou émettent de la

lumièreà la fréquence souhaitée. Cesont desnanoparticules

de semiconducteurs que l’on peut fabriquer soit par

synthèse chimique, soit par épitaxie, c’est-à-dire par dépôt

de matériaux, monocouche atomique par monocouche

atomique. L’insertion de tels émetteurs uniques dans des

micropiliers qui servent de cavités résonantes permet de

réaliser des sources qui émettent des photons un par un à la demande. Certaines de ces boîtes sont des

émetteurs de lumière très robustes, qui commencent à être utilisées pour les écrans d’affichage.