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La Lettre

Cette énumération de personnalités, sélectionnées pour leurs compétences dans leur domaine, n'est pas

seulement un hommage aux premiers académiciens, c'est surtout la marque d’un principe fondateur de

notre institution. Une académie doit être une assemblée de scientifiques de très haut niveau dans leur

propre discipline, afin de leur permettre de travailler ensemble sur des sujets nécessitant des compétences

fortes pour être abordés. L'interaction entre disciplines se fait de manière naturelle, lorsque cela est

nécessaire, sans oublier que de nombreux problèmes trouvent leur solution à l'intérieur d'une même

discipline. Les interactions entre champs disciplinaires ne doivent pas être subies comme résultant d'une

antienne, que l'on chante plus ou moins bien pour se rassurer, faute d'idées, mais doivent être volontaires,

associant les compétences des uns et des autres pour aller vers de nouveaux horizons.

Cette conception se retrouve clairement énoncée dans la toute première page des archives de l’Académie :

«

Ce 22 de décembre 1666, il a été arrêté dans la compagnie qu’elle s’assemblera deux fois par semaine,

le mercredi et le samedi. […] Le mercredi on traitera des mathématiques, le samedi on travaillera à la

physique. Comme il y a une grande liaison entre ces deux sciences, on a jugé à propos que la compagnie

ne se partage point, et que tous se trouvent à l’assemblée les mêmes jours.

»

La nouvelle académie se réunit donc pour la première fois le 22 décembre 1666, dans la bibliothèque du

roi, rue Vivienne. Cette présentation au roi a fait l'objet d’un magnifique tableau d’Henri Testelin, visible au

château de Versailles.

Bernard de Fontenelle

(1657 -1757)

© Archives de l'Académie

© D

'après

B.

Eym

ann

-

Académ

ie

des

sciences

Quelle place dans la Nation ?

Les choses sont dites dès la première page de

l’histoire de l’Académie des sciences écrite

par Bernard de Fontenelle : «

Le règne

des mots et des termes est passé, on

veut des choses. On établit des principes

que l’on entend, on les suit, et de là vient

qu’on avance. L’autorité a cessé d’avoir

plus de poids que la raison, ce qui était reçu

sans contradiction, parce qu’il l’était depuis

longtemps, est présentement examiné et souvent

rejeté.

» Les archives de l'Académie parlent d'elles-mêmes : les séances

de travail se succèdent sur les thèmes choisis par les académiciens, en

veillant aux intérêts de la science et du pays.