Communiqué de presse : Brexit : la science ne devrait pas avoir de frontières
L’Académie des sciences milite pour qu’un accord soit trouvé entre le Royaume Uni et l’Union Européenne, afin de préserver l’unité et la cohésion de la science en Europe.
Dans une déclaration1 adressée à la Commission européenne le 22 octobre 2018, l’Académie des sciences souligne la nécessité de préserver l'intégrité du système scientifique du Royaume Uni et des pays de l’Union Européenne, ceci malgré le Brexit. Elle observe qu’un accord est essentiel pour consolider les capacités de recherche européennes et éviter un choc qui aurait des conséquences majeures sur le développement de la science en Europe et réduirait à terme la compétitivité de nos économies. Il se trouve que la présente déclaration intervient au moment même où trente-cinq prix Nobel et lauréats de la médaille Fields alertent de leur coté Bruxelles et les autorités britanniques.
"Il est urgent de trouver un accord entre le Royaume-Uni et l’Union européenne permettant d’aller de l’avant et de continuer à développer la science dans nos pays respectifs. La science en Europe et au Royaume-Uni ne devrait pas avoir de frontières", a déclaré le 22 octobre 2018 Sébastien Candel, Président de l’Académie des sciences.
Lors d’une rencontre avec Michel Barnier, négociateur en chef pour l'Union européenne chargé de mener les négociations liées au Brexit, une délégation de l’Académie des sciences a en effet souligné la nécessité, pour soutenir la recherche européenne, de garantir l’intégrité et la cohésion scientifique entre les tous les chercheurs, incluant ceux du Royaume-Uni.
Une question urgente a trait au devenir de la participation britannique au programme européen H2020 pour la recherche et l’innovation, initié en 2013. Sans accord avant le 29 mars 2019, le Royaume-Uni se verrait en effet contraint de quitter le programme, mettant en péril les projets de recherche conjoints, avec des conséquences juridiques et financières, et un impact sur la mobilité des chercheurs et la qualité des collaborations scientifiques. "Nous plaidons pour une participation équitable du Royaume-Uni au programme-cadre futur Horizon Europe, sous réserve d’ajustements financiers appropriés", affirme l’Académie dans sa déclaration.
L’Académie des sciences souligne notamment le nécessaire établissement de procédures simples facilitant les voyages à destination et en provenance du Royaume-Uni pour tous les scientifiques participant à un projet de recherche de l’Union européenne, au moins pendant la période de coopération.
L’Académie des sciences rejoint la Royal Society dans son inquiétude2 quant à la possibilité d’aboutir à un accord qui permette aux scientifiques de travailler librement au Royaume-Uni et dans les pays de l’Union européenne en évitant les surcoûts financiers et les lourdeurs administratives, qui garantisse aux chercheurs l’accès aux financements et aux réseaux collaboratifs nécessaires à leurs projets, et qui maintienne un alignement règlementaires pour la circulation des médicaments et des nouvelles technologies.
• 1 Lire la déclaration de l’Académie des sciences "La science en Europe de devrait pas avoir de frontières"
• 2 Lire la déclaration de la Royal Society : Brexit: "no-deal is a bad deal for science"
• Lire le communiqué de presse et la déclaration conjointe de l’Académie des sciences, de la Leopoldina et de la Royal Society (janvier 2018)
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