Journée Jacques Friedel à l'Académie des sciences : Physique de la matière condensée au 21e siècle - L'impact de Jacques Friedel
Deuxième journée organisée en hommage à Jacques Friedel à l'Académie des sciences
"Le plus sûr garant de l’authenticité d’une science est le talent de ceux qui la construisent." Cette phrase d’Hubert Curien, prononcée à l’occasion de la retraite de Jacques Friedel en 1989, célèbre à bien des égards l’impact de ce grand académicien, disparu il y a un an, sur la physique du solide, devenue physique de la matière condensée.
L’étude de la matière condensée est une branche de la physique qui demande, sans doute plus que toute autre, des collaborations étroites entre différentes disciplines et la mise en jeu de plusieurs domaines d’expertises. C’est ainsi que les aspects structuraux et électroniques de la physique et de la chimie du solide sont étroitement imbriqués, tout comme le sont les aspects expérimentaux et théoriques, fondamentaux et appliqués.
Les grands instruments - synchrocyclotrons, réacteurs à neutrons pour l’étude des structures, champs magnétiques intenses, etc. - sont essentiels à la recherche sur la matière condensée, et le soutien constant que Jacques Friedel leur a porté illustre le rôle stimulant qu’il a joué dans les décisions de politique scientifique. Les développements récents, quant à eux, montrent que chaque fois que les conseils de Jacques Friedel ont été suivis, le succès était au rendez-vous.
La journée scientifique du 26 janvier 2016 présentera à un public large l’état de l’art de sujets tels que l’ordre et le désordre, et l’existence d’impuretés chargées ou magnétiques dans des systèmes extrêmement variés - métalliques, supraconducteurs ou isolants, durs ou mous, macroscopiques ou nanoscopiques -, sur lesquels Jacques Friedel a directement travaillé, mais aussi dans des matériaux nouveaux, dits "exotiques", dont l'exploration fait intervenir des concepts dont il a, il y a longtemps déjà, posé les jalons.