Mathématiques, mégadonnées et santé: l’exemple du cancer
Séance commune Académie des sciences-Académie nationale de médecine
La quantité des données collectées explose et l’analyse de ces
mégadonnées ouvre d’importantes perspectives dans le domaine de
la santé, notamment en cancérologie. De nombreux acteurs publics
et privés, dont tous les géants du web, s’y investissent. Les grandes
entreprises du secteur sont américaines ou chinoises. Cependant,
la France dispose des talents pour être un acteur majeur dans ce
domaine, grâce à des mathématiciens, des statisticiens, des
physiciens de grande valeur et grâce à une recherche en cancérologie
de haut niveau. Les académies de médecine et des sciences se sont
associées pour créer un groupe de travail dédié afin de stimuler la
réflexion, mettre en place des coopérations et faire des propositions
pour développer cette recherche.
Plusieurs facettes seront explorées. Le SNIIRAM (Système national
d’information inter-régime de l’Assurance maladie), véritable trésor
d’informations, ouvre l’accès, pour la recherche, aux mégadonnées
publiques, sous réserve de concilier besoins scientifiques et
protection de la vie privée.
Les nouvelles méthodologies permettent de modéliser la
progression des tumeurs en fonction du traitement grâce à des
algorithmes qui prennent en compte les données d’imagerie mais
aussi le génome des cellules.
La recherche en cancérologie va sans doute changer de paradigme :
la séquence - hypothèse préclinique, études cliniques phase I, II, III -
laissera la place aux plateformes dont les grandes quantités de
données permettent de croiser phénotype et génotype. Les études
ciblent désormais les anomalies génétiques plus que les organes.