l semble que le monde des physiciens de l'Académie royale était alors agité de discussions parfois vives entre un Mariotte et un Roberval par exemple, sur les rôles respectifs de la géométrie et du laboratoire, ou celle, très fameuse, sur la vision, entre Mariotte d'une part, et d'autre part Pecquet et Perrault, ou encore celle de 1702 qui vit s'affronter durement Le Fèbvre et les deux La Hire, et se traduisit par la démission (sollicitée) de Le Lèbvre.
Le monde des astronomes était relativement paisible ; c'était "un groupe plus pacifique et se livrant sans dispute à l'observation des éclipses, à la mesure de la hauteur du pôle à Paris, et à divers calculs qui nous dotaient peu à peu d'éphémérides célestes plus exactes et plus complètes".
Comme le dit Maury*, c'étaient des gens simples, "réguliers dans leur vie, rigides dans leurs devoirs religieux…, d'une humilité parfois plate auprès des grands, travailleurs opiniâtres, mais n'ayant rarement sur les choses des vues générales et élevées". Des exemples chez les astronomes ? La Hire "indifférent à tout ce qui n'était pas ses recherches", Rolle, "qui, en fait de bonnes manières, n'avait appris que l'arithmétique et l'algèbre". "On se visitait peu alors ; en revanche, on s'écrivait beaucoup". D'où des relations internationales suivies, notamment avec les missionnaires de l'Inde ou de la Chine.
* Alfred Maury, L.-F. L'Ancienne Académie des Sciences (Ed. Didier, 1864)