Communiqué de presse : Science et technologie à l’école primaire : la nécessité de rénover la formation et l’accompagnement des professeurs
Communiqué de presse commun avec l'Académie des technologies du 26 novembre 2020
Dans un rapport critique publié ce jour, l’Académie des sciences et l’Académie des technologies alertent sur la faible place donnée à l’apprentissage de la science et de la technologie à l’école primaire, et sur la manière, manquant souvent de cohérence, dont ces enseignements sont prodigués. Elles attribuent ces lacunes à l’insuffisance de la formation initiale et continue des professeurs dans le domaine qui, selon elles, devrait aujourd’hui être repensée en profondeur. Elles formulent ainsi une série de recommandations à l’intention des pouvoirs publics, dont elles jugent préjudiciables certaines orientations prises ces dernières années, notamment la priorité quasi-exclusive donnée au "Lire, écrire, compter", sans qu’aucune passerelle ne soit établie avec la science et la technologie.
Outre la connaissance de la nature et de son fonctionnement, l’apprentissage de la science et de la technologie (S&T) à l’école a pour rôle le développement de la curiosité et du questionnement, la pratique de l’expérimentation, la sensibilisation à certains enjeux de notre époque – numériques, environnementaux -–. À travers la formation au raisonnement et l’éveil de l’esprit critique, elle vise également à donner aux enfants les clés pour mieux comprendre, en tant que futur citoyen, le monde qui les entoure.
Malgré des programmes scolaires fixant des objectifs globalement adaptés à cette ambition, les deux académies s’alarment de la réalité de ces enseignements sur le terrain, et de l’état des lieux qu’elles en dressent dans leur rapport.
Ainsi, seuls 20% des professeurs des écoles indiquent traiter l’intégralité des programmes en S&T. À titre d’exemple, les enseignants de CM1 déclarent ne consacrer en moyenne que 56 heures annuelles – soit 7% de leur temps – à l’enseignement des S&T. Un déficit de près de 25% du quota horaire prévu, qui place la France en avant-dernière position à l’échelle européenne.
Le rapport des deux académies pointe en outre un enseignement trop cloisonné de la science et de la technolgie, sans cohérence ni interactions avec les autres disciplines, parmi lesquelles les mathématiques tiennent une place prépondérante. Ce cloisonnement limite le temps consacré aux sciences et à la technologie.
Les deux académies identifient deux raisons principales à la situation observée. D’une part, la place prédominante donnée par les directives ministérielles aux enseignements de français et de mathématiques ("Lire, écrire, compter"), jugée restrictive par rapport aux objectifs du socle commun de connaissances, de compétences et de culture. D’autre part, la formation initiale et continue des professeurs des écoles, très majoritairement issus de formations non scientifiques, et insuffisamment préparés pour assurer l’enseignement en S&T.
• Installer dès l’école primaire de solides notions en S&T, développer un esprit critique et fonder une démarche scientifique, s’appuyer sur des exemples et des notions de S&T dans l’enseignement des mathématiques et l’apprentissage de la langue.
• Organiser la montée en compétences des professeurs pour l’ensemble des connaissances de S&T qu’ils auront à enseigner tout au long de leur carrière dans une logique de développement professionnel.
Proposer notamment au niveau de la formation initiale dans les INSPÉ :
Et pour la formation continue :