Les perturbateurs endocriniens
Séance commune Académie des sciences - Académie nationale de médecine, avec la participation de l’Académie nationale de Pharmacie et de l'Académie d’agriculture de France
Question majeure de santé publique, les perturbateurs endocriniens ne sont pas des hormones, mais des produits de la chimie et/ou de l’environnement, toxiques pour l’individu en empruntant différentes voies de signalisation utilisées par les hormones. Leur rôle fut initialement évoqué aux États-Unis dans les années 1960, quand fut mise en évidence la toxicité des pesticides. Dans les années 1970, on découvrit les conséquences transgénérationnelles des traitements par le Distilbène. Les voies d’administration sont multiples : aérienne, orale, transdermique… Les perturbateurs endocriniens sont suspectés d’être à l’origine, potentielle ou démontrée, de nombreux cancers (sein, utérus, prostate), d’infertilité, de troubles cognitifs, d’obésité et de maladies métaboliques. Le coût approximatif des conséquences de l’utilisation de ces perturbateurs pourrait représenter 160 milliards d’euros chaque année dans les pays de l’Union européenne, et plus du double aux États-Unis. Reconnaitre le caractère dangereux de ces molécules n’est pas aisé puisque, pour l’essentiel, elles peuvent échapper aux protocoles classiques de la toxicologie, d’autant plus qu’elles font l’objet d’administrations multiples, à différents âges de la vie. Cette journée, organisée conjointement par les quatre académies, traitera tout à la fois des mécanismes connus des perturbateurs endocriniens, de leur retentissement, des méthodes d’évaluation de leur impact, ainsi que des propositions de recherche et de prévention.
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