a parallaxe du Soleil (chapitre II : Vénus)

L'autre problème essentiel posé par le système Soleil-Terre-Lune est la détermination de la distance du Soleil à la Terre. Si la distance de la Lune était assez bien connue dès l'Antiquité, il n'en était pas de même, on l'a vu, de celle du Soleil. Certes, Richer avait obtenu une valeur bien meilleure de la parallaxe solaire, 9"5, en déterminant la distance de Mars au périhélie. Et nous avons noté, en relatant les travaux d'Halley, qu'une meilleure méthode serait de profiter du passage du Soleil devant une planète inférieure, Mercure ou de préférence Vénus, beaucoup plus facile à observer. Or deux passages de Vénus avaient prévus au XVIIIe siècle, l'un le 6 juin 1761, l'autre le 3 juin 1769. Dans cette perspective, Joseph-Nicolas Delisle a proposé une méthode différente de celle de Halley, conçu une méthode d'observation et construit des cartes du Monde précisant les lieux où l'on pourrait observer le premier passage. Il était en effet nécessaire, pour l'application de la méthode de Delisle, de l'observer depuis plusieurs lieux. Delisle use de toute son influence pour convaincre les astronomes du monde entier de participer à ces opérations.

e nombreuses expéditions sont donc organisées par plusieurs pays en 1761. Une trêve fut même signée (et d'ailleurs parfois violée !) entre la France et l'Angleterre pour laisser passer les navires transportant les expéditions scientifiques. Ces expéditions furent souvent rocambolesques, voire catastrophiques. On se souviendra de l'expédition de Jean Chappe d'Hauteroche, en Sibérie (à Tobolsk) ou de celle de Guillaume Le Gentil de la Galaisière vers Pondichéry, où la prise de la ville par les Anglais l'empêcha de débarquer. Ou encore de celle de Alexandre Pingré, qui se rend à l'île Rodrigues. Cassini de Thury se rend à Vienne, où il observe avec l'Empereur Joseph. Lalande se rend au palais du Luxembourg, où se trouve alors son observatoire parisien.