ant que Colbert (1619-1683) est en vie, le pouvoir respecte l'Académie. Il est hors de question de détourner les académiciens de leurs travaux par des requêtes oiseuses.
Louvois, qui succède à Colbert en 1683, n'a pas les vues aussi larges. "Les académiciens n'étaient à ses yeux que des gens payés par le roi pour satisfaire sa curiosité, lui répondre sur la pluie et le beau temps, et venir en aide à ses maçons, à ses officiers et à ses architectes".
Les astronomes
La Hire et Picard sont spécialement chargés du rôle d'arpenteurs, voire d'ingénieurs hydrographes, lors des travaux de construction et d'aménagement du château et du parc de Versailles, tandis qu'ils sont obligés de suspendre les travaux pourtant essentiels de mesure de la méridienne… "Si Cassini n'était pas interrompu dans ses observations astronomiques, c'est que l'astronomie était nécessaire à la marine dont le roi voulait augmenter l'importance".
Selon
Fontenelle, l'Académie, après la mort de Colbert, puis la démission de Du Hamel, "était tombée dans une sorte de langueur".
Il faut attendre que M. de Pontchartrain, secrétaire d'État chargé de la maison du Roi, place son neveu l'abbé
Jean-Paul Bignon à la tête de l'Académie, et propose à Louis XIV le nouveau règlement de l'Académie, qui est signé le 26 janvier 1699. Louis XIV prend en mains la réorganisation complète de l'Académie. Il procède lui-même aux nouvelles nominations, pour remplacer les départs par décès, -ou les départs de France (Huygens et Roemer, partis après la Révocation de l'Édit de Nantes).
© Musée des arts et métiers-Cnam, Paris / Photo Sylvain Pelly