vec la découverte en 1962 du rayonnement de fond à 2.7°K, la cosmologie, jusque là presque exclusivement réduite à des conjectures et modèles théoriques, entre de plain pied dans le domaine des confrontations avec l’observation, qui requiert de puissants instruments, souvent à la limite des technologies disponibles, telle que la cryogénie à très basse température que maîtrise Alain Benoit. Les travaux de Françoise Combes sur la formation et l’évolution des galaxies ou sur la masse cachée (matière noire) touchent à l’organisation et au devenir de l’univers à grande échelle. Ceux de Jean-Loup Puget, acteur majeur avec ses élèves du développement de l’astronomie infrarouge et submillimétrique, explorent dans ces domaines le rayonnement intégré de l’univers : ainsi, avec eux, naît le programme PLANCK, une grande mission spatiale européenne de cosmologie, lancée en 2009 et capable de mettre en évidence la phase inflationnaire postulée pour l’évolution primordiale de l’univers, dans le modèle standard du Big-Bang. Cosmologies observationnelle et théorique avancent désormais de front, avec des physiciens comme Thibault Damour, spécialiste de la gravitation relativiste, ou Gabriele Veneziano autour du modèle standard et de la théorie des cordes cosmiques.

outes les ressources de l’informatique sont désormais mobilisées pour l’acquisition, le stockage, le traitement et la diffusion de l’information collectée dans les observatoires, qu’ils soient terrestres ou spatiaux. Jacques Arsac avait perçu dès 1956 cette évolution en installant le premier ordinateur de calcul scientifique à l’Observatoire de Paris, et elle n’a fait que s’amplifier depuis. Les travaux d’Albert Bijaoui concernent le traitement des images numériques désormais omniprésentes en astronomie, en s’appuyant notamment sur l’outil mathématique d’analyse en ondelettes mis au point par Yves Meyer et complétant la très classique transformation de Fourier, que Laurent Schwartz avait rendue précieuse aux physiciens.


© ESA / S. Corvaj

© NASA / R.Massey
Voir La recherche spatiale et la connaissance de notre galaxie par Jean-Claude Pecker en séance de l'Académie des sciences du 6 juin 1977
Voir Cordes, particules et cosmologie : un avant Big-Bang est-il concevable ? par Gabriele Veneziano dans La Lettre de l'Académie des sciences n°9 - 2003