L'espace

ès l’après-guerre, les perspectives que peut offrir un accès à l’espace, que ce soit par ballons-sondes, fusées ou satellites, sont immédiatement perçues, tant pour l’étude de l’atmosphère terrestre que pour l’observation des objets célestes sans l’écran de cette dernière. La mise en œuvre d’un programme scientifique français avec la création du CNES (1961) doit tout aux visions d’un Pierre Auger, d’un Jean Coulomb, et surtout d’un Jacques Blamont qui développe dès 1958 un puissant laboratoire – le Service d’aéronomie du CNRS —, pépinière de jeunes chercheurs, et initie de multiples collaborations avec la NASA, tandis que Jean-Claude Pecker voit tout l’avantage que la physique solaire peut tirer d’observations dans l’ultraviolet. Plus tard, l’élan européen dans l’espace, avec la création de l’Agence spatiale européenne (ESA, 1975) qui succède aux balbutiements de l’ESRO, est porté par Hubert Curien et Jacques-Louis Lions. À l’Académie, un Comité de la recherche spatiale va veiller à la place de la science dans les projets nouveaux et exprimer des réserves, par exemple, lorsque les ambitions coûteuses d’un véhicule orbital habité risquent de mettre en péril les missions scientifiques.


La recherche spatiale française
RST n°22 - 2006


© DR Collection particulière