Système solaire et exoplanète

râce aux grandes missions spatiales d’exploration du système solaire – essentiellement conduites par la NASA –, qui débutent avec le programme lunaire APOLLO et se poursuivent par l’exploration de Mars et de Vénus, par les sondes envoyées vers Jupiter et Saturne, la planétologie connaît une phase d’extraordinaire croissance, où l’astronomie rejoint la géologie et la géophysique, comme le montrent les travaux de géochimie de Claude Allègre. La section de l’Académie des sciences où siègent les astronomes, dénommée Sciences de l’univers, illustre bien cette convergence d’intérêts et de méthodes. Même si l’essentiel des missions planétaires est conduit par les États-Unis ou l’Union soviétique, Jacques Blamont peut susciter l’envoi de ballons-sondes dans l’atmosphère de Vénus. L’étude de la formation du système solaire bénéficie largement de ces explorations, par le partage international des résultats auxquels les Français ont donc accès. Une communauté extrêmement vivante de planétologues émerge en France, laquelle est par exemple à l’origine du dépôt, en 1988, de la sonde HUYGHENS à la surface de Titan, satellite de Saturne : le point d’impact sera dénommé Hubert Curien, en hommage à l’un des pères de l’Europe spatiale.


© DR M. Mayor



© LESIA-CFHT
vec la découverte par Michel Mayor, en 1995 à l’Observatoire de Haute-Provence, de la première exoplanète autour de l’étoile 51Peg, naît une nouvelle branche de l’astrophysique, au sein de laquelle les découvertes se multiplient rapidement : l’étude des systèmes planétaires dans la Galaxie. En 2009, on connaît plus de 350 exoplanètes, et une grande partie des découvertes les plus intéressantes, telles que celles de planètes de masse proche de celle de la Terre, revient aux équipes de Michel Mayor. Ce thème touchant aussi à l’apparition de la vie sur Terre, et éventuellement ailleurs dans l’univers, suscite une convergence de disciplines, allant de l’astronomie à la biologie, sous le nom de bio-astronomie (ou exobiologie). En 2009, le satellite COROT, lancé par le CNES, découvre ainsi une exoplanète de masse à peine supérieure à celle de la Terre. Avec Daniel Rouan, étroitement associé à cette observation, fleurit également un renouveau de la technique de coronographie, inventée par Bernard Lyot pour l’étude de la couronne solaire et indispensable à l’étude détaillée des exoplanètes.
Voir Les planètes extrasolaires par Michel Mayor dans La Lettre de l'Académie des sciences n°9 - 2003