Le Speed sciences 2014
Cent jeunes à l’Académie des sciences
L’Académie des sciences a organisé le 11 octobre 2014, à l’Institut de France, la deuxième édition de son Speed sciences, à destination des jeunes âgés de 16 ans à 20 ans. Cent jeunes, venant de la France entière, ont été sélectionnés après avoir répondu à un questionnaire mis en ligne sur le site de l’Académie des sciences. Ils ont été choisis pour la qualité de leurs réponses, la pertinence de leur réflexion et leur intérêt pour les sciences. Imaginée par l’Académie des sciences, cette opération a deux objectifs principaux, et une ambition : rendre plus lisible une science souvent très complexe et expliquer la démarche
scientifique afin, à plus long terme, de susciter des vocations.
Les conférences-débats de la matinée, proposées dans la grande salle des séances, sont un moyen de donner aux jeunes une image toujours plus
accessible des différents domaines scientifiques. En 2014, trois académiciens se sont prêtés à l’exercice : Yves Agid, qui a fait part des toutes dernières
recherches en neurologie sur les émotions anormales involontaires, étienne Ghys, qui s’est attelé à démontrer que le ballon de la Coupe du monde de
football était en réalité... un cube, et Bernard Roques, qui est revenu sur les travaux des pharmacologues en matière de soulagement de la douleur.
Les discussions en face-à-face de l’après-midi constituent pour les chercheurs un moment privilégié pour revenir sur la nécessité de bien
appréhender la démarche scientifique, afin de développer un esprit critique utile dans tous les aspects de la vie des citoyens. Au cours de ces
rencontres express, chaque jeune a pu rencontrer une dizaine de scientifiques : l’occasion, à chaque fois, de poser des questions directes.
À l’issue de cette journée, les jeunes comme les scientifiques ont répondu à un questionnaire de satisfaction, et le succès était
bien au rendez-vous. Les académiciens, dans leur très grande majorité, sont prêts à participer de nouveau à cette opération originale, dont
la prochaine session aura lieu en 2016. Ils se sont dits enthousiasmés par leur rencontre avec les jeunes, une rencontre qui s’est, dans
20% des cas, poursuivie par des échanges de courriels. L’idée est donc née de continuer ces échanges durant le reste de l’année scolaire,
notamment par l’organisation de cycles de conférences-débats dans les lycées des jeunes participants, comme une forme de parrainage.
Quand les jeunes jugent la science et ses acteurs...
En prévision du Speed sciences 2014, l’Académie des sciences a fait réaliser un sondage, "Les jeunes et la science", par l’institut d’études et de conseil CSA.
D’après ce sondage, les jeunes sont une majorité à éprouver de l’intérêt pour la science (76 %), et à la considérer utile à la société, au service du quotidien et importante pour l’avenir de chacun (92 %), mais 23 % d’entre eux éprouvent encore de l’indifférence, voire de la peur à son encontre. De la même manière, bien qu’une majorité d’entre eux (65 %) trouvent leurs cours de sciences à l’école intéressants, ils ne sont que 33 % à envisager une carrière scientifique. Pourtant, les chercheurs ont bonne presse : 95 % des jeunes interrogés en ont une image satisfaisante, et 63 % d’entre eux les trouvent "ouverts" au monde extérieur. Certains clichés ont cependant la vie dure : 85 % des jeunes sont d’accord avec l’idée que les scientifiques joueraient parfois aux apprentis-sorciers !
Ce sondage, riche en informations, dresse donc le bilan d’un rapport des jeunes à la science encore mitigé, mais
confirme la confiance faite aux scientifiques eux-mêmes. Cette bonne opinion explique sans doute l’intérêt suscité
par le Speed sciences, et encourage l’Académie des sciences dans son action d’ouverture vers les publics non scientifiques.