Séance de l'Académie des sciences, le mardi 25 avril 2023 à 15h, en Grande salle des séances de l’Institut de France - 23 quai de Conti, Paris 6e.
Cette manifestation fait partie d'une série de conférences dont :
• le jeudi 20 avril, de 17h à 18h30, au Collège de France (en libre accès, dans la limite des places disponibles) -> En savoir plus ;
• le mardi 25 avril, de 9h à 13h, à l’Institut Pasteur (inscription obligatoire) -> En savoir plus.
François Gros (1925-2022) avait été élu correspondant de l'Académie des sciences le 31 octobre 1977, puis membre le 26 mars 1979, dans la section Biologie moléculaire, cellulaire et génomique. Il a été Secrétaire perpétuel de l’Académie des sciences de 1991 à 2000 et Secrétaire perpétuel honoraire depuis 2001. Il a dirigé l’Institut Pasteur de 1976 à 1981 et a été professeur au Collège de France.
À la sortie de la guerre, François Gros est entré à l’Institut Pasteur pour étudier le mode d’action des antibiotiques et la synthèse de protéines. Cela l’a incité à s’intéresser aux acides ribonucléiques et à leur fonction. Codécouvreur de l'ARN messager avec l’équipe de James Watson, François Gros et son laboratoire ont apporté par la suite des contributions majeures pour notre compréhension de la régulation des gènes et des mécanismes de la synthèse de protéines chez les bactéries et les virus.
Par la suite, François Gros fut l’un des premiers à s’attaquer à l’étude des mécanismes de régulation des gènes chez les organismes supérieurs, un domaine alors vierge. Son laboratoire a notamment contribué à l’élucidation de la structure de gènes de cellules musculaires, à la régulation de leur expression et à la biologie cellulaire de la différentiation de ces cellules. Les contributions de François Gros au décryptage du fonctionnement des gènes ont été décisives dans la révolution moléculaire en biologie.
Pendant son mandat de Secrétaire perpétuel, il a mené de nombreuses actions au sein de l’Académie des sciences et à l’international.
À partir de 1994, il a contribué à la rénovation de la Maison de Pasteur à Arbois, qui a été prise en charge par l’Académie sous son impulsion. En juin 1995, le centenaire de la mort de Louis Pasteur a été commémoré pour son inauguration.
Il a participé et contribué aux premières étapes de la réforme des statuts de l’Académie des sciences, qui sont parus en 2003.
Il a coordonné avec Jean Dercourt la préparation du rapport au Président de la République remis en janvier 2000. Il a supervisé et contribué à la rédaction de rapports sur la science et la technologie (RST), saisine ministérielle de 1998, sur des sujets variés comme "Développement et application de la génomique" ; "Physiologie animale et humaine : vers une physiologie intégrative",etc... Dans la même série, il coordonnera personnellement en 2006 le rapport "Science et pays en développement".
Il a participé au renforcement des liens avec les académies allemandes en organisant de nombreux colloques dont celui de 2013 "Les lumières, hier, aujourd’hui, demain".
Il a toujours eu un souci de l’éthique. Il a été à l’origine des premières formes de ce qui deviendra le comité Science, éthique et société de l’Académie des sciences. Il a également été membre du Comité d’Éthique pour les Sciences du CNRS de 1995 à 1999.
Lors de son mandat à l'Académie des sciences, il a été, en 1997, l’initiateur d’un important renouveau des échanges scientifiques et techniques avec les pays en développement, principalement en Afrique sub-saharienne, en proposant la création du COPED (comité Pays en développement) dont il a assuré la présidence jusqu’en juin 2017.
Il a appartenu à divers comités académiques ainsi qu’aux « conseils » de nombreuses fondations à vocation scientifique et humanitaire établies à l’Institut de France et en dehors.
La séance, réunira à l’Académie des sciences le mardi 25 avril après-midi, des communications qui lui rendront hommage, avec des témoignages sur son rôle important auprès de la communauté scientifique, sur son œuvre académique, sur sa personnalité, sur son action à l’international et au COPED et ses missions auprès du gouvernement.