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Déclaration du Réseau international des droits de l’Homme des académies et des sociétés savantes concernant les abus des droits humains au Soudan

Déclaration des membres du Comité exécutif du Réseau international des droits de l’Homme des académies et des sociétés savantes du 5 juin 2023

Le Comité exécutif du Réseau International des Droits humains des Académies et Sociétés savantes condamne les violations de ces droits largement répandues au Soudan depuis l’épidémie de violence entre les Forces armées soudanaises et les Forces de soutien rapide mi-avril. Ce Réseau -une alliance de plus de 90 sociétés savantes nationales qui défend les droits fondamentaux des scientifiques, universitaires et professionnels de santé à travers le monde- est très inquiet des rapports fiables décrivant les agressions de nos collègues, ainsi que le sérieux impact de la violence sur l’accès aux soins médicaux et à l’éducation dans le pays.

Le conflit en cours au Soudan a fait des centaines de morts et des milliers de blessés et a laissé une grande partie de la population dans le besoin d'une aide humanitaire urgente, y compris d'un soutien médical. Cependant, comme l'ont souligné plus de 50 experts des droits humains des Nations Unies dans une déclaration récente, les personnels de santé et les personnes qui cherchent à fournir des soins vitaux dans le pays ont été attaqués, à maintes reprises, par les parties en conflit. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a publiquement condamné les agressions signalées contre le personnel et les établissements de santé, les frappes militaires sur les infrastructures médicales et le détournement d'ambulances transportant des patients et du personnel paramédical. L'OMS a également attiré l'attention sur le pillage des établissements de santé et leur occupation par les forces militaires. Des organisations de défense humanitaires et des organisations médicales ont signalé plusieurs cas où des professionnels de santé ont été menacés de mort et enlevés parce qu'ils s'efforçaient de fournir un traitement médical aux personnes qui en avaient besoin.

Les violences dirigées contre les institutions de recherche et d'enseignement supérieur constituent un autre sujet de préoccupation. En avril, les forces armées se sont emparées du Laboratoire national de santé publique de Khartoum qui contient des échantillons de maladies et d'autres matériels biologiques, empêchant les techniciens d'accéder au laboratoire et amenant l'OMS à mettre en garde contre un risque biologique. Les hostilités dans le pays ont également entraîné des attaques et des pillages sur les campus universitaires. Des dizaines d'étudiants de l'Université de Khartoum ont été bloqués sur le campus pendant plusieurs jours, et l'un d'entre eux aurait été tué.

Les attaques contre les citoyens et les infrastructures civiles sont interdites par le droit international et les lois humanitaires. Nous nous joignons aux membres de la communauté internationale pour demander la fin des hostilités au Soudan, le droit de prodiguer en toute sécurité des soins médicaux, de fournir une aide humanitaire à tous ceux qui en ont besoin, et la création d’une entité indépendante et impartiale chargée d'enquêter sur les abus commis dans le pays et de veiller à ce que les responsables rendent des comptes.

----> Lire la déclaration [en anglais]