n Angleterre, en Allemagne, en Italie, l'essor scientifique est remarquable. En témoignent en 1660, la fondation de la Royal Society ; en 1657 celle de l'Accademia del Cimento à Florence ; et en Allemagne, c'est la Société des Curieux de la Nature. Et en France ? Des individus, souvent isolés les uns des autres, se préoccupent, en amateurs, du progrès des sciences, notamment de l'astronomie. À cette époque, il n'est guère question d'efforts collectifs dans tel ou tel but. Pourtant, que ce soit à Paris ou en province, ces savants correspondent, et se rencontrent. Certains pédagogues de talent ont une grande influence. Ainsi Gaultier de la Valette, professeur à Aix, le premier en France avec Peiresc à avoir observé les satellites de Jupiter dès 1610, eut-il comme élèves Bouillau, Morin, ou Gassendi… Ces scientifiques, en vérité des humanistes aux intérêts très larges, entretiennent des relations régulières avec les savants étrangers les plus connus, Hooke, Oldenburg, Galilée, Torricelli, Huygens, et voyagent. L'Angleterre, l'Allemagne, l'Italie…
e grand brassage des idées va modifier les perspectives, introduire les idées de Copernic, de Kepler et de Galilée, entre autres, là où la vieille Sorbonne résistait encore au modernisme conquérant. En France, nombreux sont les acteurs de ce réveil, et de cette ouverture. Certains sont de véritables astronomes, qui observent le ciel.
Nicolas Pereisc (1580-1637) est en correspondance avec Galilée qui lui confie une lunette ; il observe le ciel de sa Provence natale, et fait d'importantes découvertes : celle de la nébuleuse d'Orion par exemple. À la veille de sa mort, il entreprend une cartographie de la Lune, qui ne sera jamais achevée. À Mersenne (1588-1648), on doit d'avoir conçu un télescope à miroir parabolique. Pierre Petit (1598-1682) invente un système de micromètre à grille, concurrent des systèmes utilisés par Auzout et Picard. Il observe le Soleil avec des verres fumés. Il s'intéresse aussi à la nature des comètes, et aux éclipses de Lune. Ismaël Bouillau (1605-1694) est aussi un bon observateur. Jeune encore, il observe des comètes, et des occultations d'étoiles par la Lune ; il cherche alors à concilier les mesures avec les tables existantes. Il étudie aussi la variabilité de l'étoile Mira Ceti, découverte en 1597 par Fabricius.