30 septembre 1870 à Lille - 17 avril 1942 à New York

Élu Membre de l'Académie des sciences le 11 juin 1923 (section de physique générale)
Président de l'Académie des sciences en 1936 (discours d'investiture)

Jean Perrin, Professeur de chimie-physique à la Sorbonne de 1910 à 1940, apporta une contribution majeure à la connaissance de l'atome et à son étude expérimentale.

À 25 ans, il montra que les rayons cathodiques sont les trajectoires des charges négatives en mouvement. Par une expérience irréfutable, il apporta la preuve directe de l'existence de ce que l'on désigne sous le nom d'électrons (Comptes rendus T.121).
En 1896, il fut pionnier en montrant l'ionisation gazeuse provoquée par les rayons X (
Comptes rendus T.122 p.186 et p 716 - T.123 p. 351 et p. 878 - T. 124 p. 455 et p. 496).
En 1897, il soutint sa thèse "Rayons cathodiques et rayons de Roentgen".
Les travaux de Jean Perrin relatif au mouvement brownien ont apporté la preuve de l'existence de la structure moléculaire de la matière. Dans ce cadre, ses expériences sur l'équilibre de sédimentation des solutions colloïdales occupent le premier rang pour la détermination de la valeur du nombre d'Avogadro (1908).
Il fut lauréat de l'Académie des sciences en 1910 (Prix Gaston Planté), en 1913 (Prix Henri de Parville) et en 1914 (Prix La Caze).
Il reçut le
Prix Nobel de physique en 1926 'for his work on the discontinuous structure of matter, and especially for his discovery of sedimentation equilibrium'.
Parmi ses autres travaux, citons ceux sur la fluorescence, la radiochimie, la photochimie, l'astrophysique... Ses études sur les rapports entre la matière et la lumière sont des classiques.
Conscient de la nécessité de la diffusion dans le public des découvertes scientifiques, il contribua à créer le Palais de la découverte en 1937.
Soucieux dès 1930 de l'organisation de la recherche en France, il proposa la création d'un Service national de la Recherche scientifique. Nommé en 1936 sous-secrétaire d'État à la recherche scientifique, il participa activement à la création de ce qui deviendra le Centre national de la recherche Scientifique (CNRS) en 1939.
Après l'armistice, il partit pour les États-Unis où il devint directeur de l'Université française de New York.

Jean Perrin mourut à New York le 17 avril 1942 (éloge d'Ernest Esclangon). Des funérailles nationales ont eu lieu après le retour de ses cendres en France (allocutions de Jean Cabannes et Émile Borel) et leur transfert au Panthéon le 18 novembre 1948.

Jean Perrin était commandeur de la Légion d'Honneur. Il reçut à titre posthume le Prix Jean Reynaud de l'Institut de France pour l'ensemble de son œuvre de chimie physique en 1946. Il était Membre de plusieurs Académies étrangères, dont la Royal Society of London, l'Académie royale des sciences de Suède, l'Académie des sciences d'URSS et l'Académie tchécoslovaque des sciences.

Louis de Broglie, Francis Perrin, et Jean Coulomb, prononcèrent des discours lors de la cérémonie organisée à l'occasion du 20e anniversaire de sa mort, le 4 mai 1962.
Le centenaire de la naissance de Jean Perrin donna lieu à une commémoration à l'Institut de France le 13 octobre 1970.

Notice sur les travaux scientifiques de Jean Perrin (1923)

"La réalité des molécules et l'oeuvre de Jean Perrin" par Louis de Broglie
Lecture lors de la séance du 17 décembre 1945

Travaux publiés dans les Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des sciences

Discours de Jean Perrin, Président, en hommage aux Membres décédés
Notice nécrologique de Jean Rey, lue le 30 décembre 1935 - C.R. T. 201 p.1445
Notice nécrologique de Pierre Viala, lue le 17 février 1936 - C.R. T. 202 p.525
Notice nécrologique de Charles Nicolle, lue le 2 mars 1936 - C.R. T. 202 p.705
Notice nécrologique de Frédéric Wallerant, lue le 15 juillet 1936 - C.R. T. 203 p.137
Notice nécrologique de Julien Costantin
, lue le 23 novembre 1936 - C.R. T. 203 p.1036

Principales publications de Jean Perrin
Les principes. Exposé de thermodynamique (1901)
Traité de chimie physique. Les principes (1903)
Les preuves de la réalité moléculaire (1911)
Les atomes (1913, 1936)
Matière et Lumière (1919)
Les éléments de la physique (1929)
L'orientation actuelle des sciences (1930)
Les formes chimiques de transition (1931)
La recherche scientifique (1933)
Grains de matière et grains de lumière (1935)
L'organisation de la recherche scientifique en France (1938)
À la surface des choses (1940-1941)
La science et l'espérance (1948)