Lauréats 2023 des prix thématiques
Prix de mathématique
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Médaille de mathématique
La médaille est décernée à Anne-Laure DALIBARD.
Professeure au Laboratoire Jacques-Louis Lions (Sorbonne Université) et au Département de mathématiques et applications (École normale supérieure de Paris).
Anne-Laure Dalibard s’intéresse à l’analyse mathématique de phénomènes multi-échelles, en particulier en mécanique des fluides. Elle a notamment étudié la séparation de la couche limite visqueuse au voisinage d’un obstacle, ainsi que la formation de couches limites près des côtes, de la surface et des fonds marins en océanographie.
Prix de Mathématiques/Fondation Maurice Servant de l'Académie des sciences
Le prix est décerné à Christophe SABOT.
Professeur à l'Université Claude Bernard Lyon 1, Institut Camille Jordan ; membre de l’Institut Universitaire de France.
Christophe Sabot s’intéresse aux marches aléatoires en environnement aléatoire ou avec mémoire, et à leurs liens avec la physique statistique et le phénomène de localisation d’Anderson. Avec ses collaborateurs, il a en particulier mis à jour des liens surprenants entre la marche aléatoire renforcée et un sigma-modèle supersymétrique apparu en physique mathématique dans un contexte différent, et certains opérateurs de Schrödinger aléatoires. Ceci a permis de mieux comprendre les différentes phases de cette marche.
Prix Reine-Elizabeth général veuve Le Conte/Fondation Pierre Le Conte de l'Académie des sciences
Le prix est décerné à Eleonora DI NEZZA.
Professeure à l'IMJ-PRG, Sorbonne Université.
Eleonora Di Nezza travaille à l'interface de plusieurs domaines tels que la géométrie complexe et différentielle ainsi que la géométrie algébrique, plus précisément en géométrie kählérienne. En particulier, ses travaux sur les équations de Monge-Ampère dégénérées et la théorie du pluripotentiel ont reçu beaucoup d’attention et en 2021 elle s'est vue décerner la "Médaille de Bronze du CNRS". Elle est lauréate IUF Junior de la promotion 2023.
Prix Claude Berthault/Fondation de l'Institut de France
Le prix est décerné à Simon RICHE.
Professeur à l’Université Clermont Auvergne, au sein du laboratoire de mathématiques Blaise Pascal (UCA/CNRS).
Le domaine de recherche de Simon Riche est la théorie géométrique des représentations, dont le thème principal est l’étude de (la formalisation mathématique de) la notion de symétrie. Il a contribué à des avancées importantes dans la compréhension des représentations des groupes algébriques réductifs sur des corps de caractéristique positive, en collaboration notamment avec P. Achar, R. Bezrukavnikov et G. Williamson.
Prix de physique
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Médaille de physique
La médaille est décernée à François DAVID.
Directeur de recherche CNRS émérite à l’Institut de physique théorique (CNRS / CEA / Université Paris-Saclay).
François David est physicien théoricien. Il s’intéresse à la physique quantique et à la physique statistique, en particulier aux concepts de matrices et de géométries aléatoires, aussi bien pour la gravitation quantique, la physique des particules, la dynamique des systèmes quantiques, que pour des modèles inspirés de la biologie. Il est à l'origine de contributions pionnières dans ces sujets.
Prix Jaffé/Fondation de l'Institut de France
Le prix est décerné à Bogdan MALAESCU.
Chargé de recherche CNRS au Laboratoire de physique nucléaire et de hautes énergies (CNRS/IN2P3/Sorbonne Université/Université Paris Cité).
Bogdan Malaescu s'intéresse aux études expérimentales et phénoménologiques de la chromodynamique quantique, ainsi qu'aux méthodes statistiques qui y sont employées. Dans ces études, il utilise des données de haute précision des spectres hadroniques dans les collisions électron-positron, ainsi que des données à la frontière d'énergie collectées avec l'expérience ATLAS au LHC. Il est un acteur majeur pour la détermination de la contribution hadronique au moment magnétique anomal du muon (g-2).
et à Zhiqing ZHANG.
Directeur de recherche CNRS à IJCLab et Université Paris-Saclay.
Zhiqing Zhang s'intéresse aux mesures de précision et à la recherche de nouvelles particules pour appréhender la physique au delà du modèle standard. Il a notamment contribué à la prédiction du moment magnétique anormal du muon et à la découverte du boson de Higgs. Il coordonne plusieurs projets de recherche au niveau national et international au sein des collaborations ATLAS, BABAR et H1.
Prix d'Aumale/Fondation de l'Institut de France
Le prix est décerné à Charis QUAY.
Maîtresse de conférences Université Paris-Saclay au Laboratoire de physique des solides (CNRS / Université Paris Saclay).
Charis Quay s’intéresse à des phénomènes quantiques à l’intersection de la physique du spin (-orbite) et de la supraconductivité mésoscopique. Elle a travaillé sur diverses systèmes hybrides nanostructurés. En 2017, une médaille de bronze du CNRS lui a été décernée pour ses travaux sur « les spins des quasiparticules hors équilibre dans les supraconducteurs mésoscopiques : démonstration de la séparation spin-charge et de la résonance de spin, et évidence pour le transport de chaleur dépendant du spin ». Plus récemment, elle s’est intéressée aux supraconducteurs 2D à fort couplage spin-orbite, dans le but de manipuler le degré de liberté de spin du condensat supraconducteur, sujet sur lequel elle coordonne un projet de l’ANR.
Prix Anuita Winter-Klein/Fondation Georges et Stanislas Winter de l'Académie des sciences
Le prix est décerné à François LADIEU.
Physicien CEA au SPEC (Service de Physique de l'Etat Condensé) – Institut Iramis.
Depuis 1991, François Ladieu participe à des expériences sur les systèmes désordonnés et aléatoires, en régime quantique ou classique. Ces quinze dernières années, il a construit des expériences testant certaines des théories de la transition vitreuse, afin de savoir si, oui ou non, l’ordre amorphe est à l’origine de leurs propriétés physiques.
Prix Alexandre Joannidès/Fondation Joannidès de l'Académie des sciences
Le prix est décerné à Jérôme DUBAIL.
Chargé de recherche CNRS au Laboratoire de Physique et Chimie Théoriques (CNRS/Université de Lorraine).
Ses travaux de recherche portent sur la physique statistique quantique. Il contribue au développement de méthodes théoriques permettant de modéliser le comportement des liquides ou gaz quantiques constitués d’atomes, d’électrons ou de spins. Depuis 2016 il s’intéresse particulièrement à la dynamique singulière des gaz quantiques d’atomes froids confinés en une dimension, sur lesquels il a obtenu des résultats en collaboration avec Isabelle Bouchoule et son équipe.
et à Isabelle BOUCHOULE.
Directrice de recherche CNRS, au laboratoire Charles Fabry (Institut d'Optique Graduate School/CNRS/Université Paris-Saclay).
Isabelle Bouchoule est une physicienne, spécialiste des atomes froids. Elle dirige une expérience de puce atomique. Avec son équipe, et en collaboration avec plusieurs théoriciens, elle a contribué à l'étude des gaz de Bosons unidimensionnels. Après de nombreux résultats concernant la physique à l'équilibre, elle s'est également intéressée avec succès à la dynamique hors équilibre en collaborant notamment avec le physicien Jérôme Dubail.
Prix Anatole et Suzanne Abragam/Fondation de l'Académie des sciences
Le prix est décerné à Lucile SAVARY.
Chargée de recherche CNRS au Laboratoire de physique de l’ENS de Lyon (CNRS / ENS de Lyon).
Avec ses travaux, Lucile Savary souhaite déchiffrer les propriétés fondamentales de la matière et s’intéresse en particulier à la physique quantique des matériaux. Son objectif : comprendre comment les électrons se comportent au niveau microscopique dans les solides, afin d’expliquer des phénomènes observés à notre échelle, en particulier quand les interactions entre électrons jouent un rôle fondamental.
Prix des sciences mécaniques et informatiques
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Médaille des sciences mécaniques et informatiques
La médaille est décernée à Isabelle BLOCH.
Professeure à Sorbonne Université, membre du laboratoire LIP6 (CNRS/Sorbonne Université).
Isabelle Bloch s'intéresse aux modèles formels de représentation des connaissances et de raisonnement, en particulier sur l'espace, avec des approches d'intelligence artificielle hybride, combinant formalismes logiques et apprentissage à partir de données. Les applications portent sur l'interprétation d'images médicales, en collaboration avec des radiologues et des chirurgiens.
Prix Pierre Faurre
Le prix est décerné à Amandine VEBER.
Directrice de recherche CNRS dans le laboratoire MAP5 de l’Université Paris Cité.
Amandine Véber développe et étudie des modèles stochastiques décrivant des dynamiques de croissance, d’interactions ou de transmission génétique dans des populations ayant une structure spatiale, en étroite collaboration avec des collègues de différents champs de la biologie. Elle est également très investie dans la promotion de la place des mathématiques dans la réponse aux grands enjeux environnementaux et sociétaux.
Prix Lovelace-Babbage de l'Académie des sciences en partenariat avec la Société informatique de France
Le prix est décerné à Fabien LOTTE.
Directeur de recherche Inria au Laboratoire Bordelais de Recherche en Informatique (CNRS/Bordeaux INP/Université de Bordeaux).
Fabien Lotte conçoit des interfaces cerveau-ordinateur (ICO), qui permettent d’interagir avec un ordinateur uniquement grâce à son activité cérébrale. Il développe des algorithmes pour décoder les signaux cérébraux, et optimise l’entrainement humain au contrôle d’ICO. Il a été coordinateur de divers projets de recherche sur les ICO, tels que les ANR REBEL et PROTEUS ou l’ERC BrainConquest.
et à Oana GOGA.
Chargée de recherche au CNRS, membre de l’équipe Inria CEDAR du Laboratoire d'informatique de l'Ecole polytechnique (LIX).
Les recherches d'Oana Goga recherches portent sur la manière dont l’utilisation des médias sociaux et de la publicité en ligne peut avoir un impact négatif sur les humains et la société. Elle a obtenu en 2022 une prestigieuse bourse ERC Starting. Ses recherches récentes ont reçu plusieurs prix, parmi lesquels, en 2020, le prix Honorable Mention (The Web Conference) et le prix CNIL-Inria pour la protection de la vie privée. Elle est aussi experte pour la Commission européenne ou elle travaille pour les futures réglementations des plateformes numériques.
Prix Michel Monpetit - Inria
Le prix est décerné à Stéphane GAUBERT.
Directeur de recherche Inria au sein de l'équipe-projet Tropical, commune au Centre Inria de Saclay et au CMAP (Centre de mathématiques appliquées, CNRS/École polytechnique - Institut Polytechnique de Paris).
Les recherches de Stéphane Gaubert portent sur les interactions entre la géométrie tropicale, l'optimisation, le contrôle, et les systèmes dynamiques à événements discrets. Il a développé des méthodes d'algèbre et de convexité tropicale, ainsi que de théorie de Perron-Frobenius non-linéaire, reliant ces domaines à la théorie des jeux. Il a appliqué ces méthodes à des questions fondamentales de complexité (programmation linéaire, 9ème problème de Smale), ainsi qu'à des problèmes concrets d'optimisation de l'énergie, de modélisation biologique, de vérification, ou de dimensionnement de centres d'appels d'urgence.
Prix Blaise Pascal du Gamni-Smai
Le prix est décerné à Yannick PRIVAT.
Professeur à l’Ecole des Mines de l’université de Lorraine depuis septembre 2023 et membre de l'Institut Elie Cartan de Lorraine (IECL). Auparavant, il était professeur à l’université de Strasbourg où il assurait la direction de l’équipe "Modélisation et Contrôle".
Yannick Privat s’intéresse à des questions fondamentales et appliquées, à l’interface entre optimisation de forme, contrôle optimal et théorie du contrôle. Il a obtenu des contributions importantes sur les questions de positionnement optimal de capteurs et a coordonné plusieurs projets de recherche au niveau national sur l’optimisation de l’utilisation de ressources en écologie.Prix Alfred Verdaguer/Fondation de l'Institut de France
Le prix est décerné à Stéphane POPINET.
Directeur de recherche CNRS à l'Institut Jean le Rond d'Alembert (CNRS/Sorbonne Université).
Stéphane Popinet s'intéresse au développement et à l'application de méthodes numériques en mécanique des fluides pour comprendre de nombreux phénomènes physiques : échanges entre l'océan et l'atmosphère, milieux granulaires, écoulements microfluidiques, tsunamis et vagues... Il est également l'auteur des logiciels libres bien connus Gerris et Basilisk et promeut depuis de nombreuses années une science ouverte et collaborative.
Prix Edmond Brun/Fondation Suzanne Brun de l'Académie des sciences
Le prix est décerné à Mathieu GIBERT
Chargé de recherche au CNRS à l’Institut Néel (CNRS/UGA).
Mathieu Gibert s’intéresse aux écoulements des fluides classiques et quantiques qu’il étudie en développant des expériences de laboratoires et des techniques de mesures principalement basées sur la visualisation de particules transportées par ces écoulements. Il a notamment mis au point une expérience permettant de visualiser la dynamique des tourbillons quantiques dans l’hélium liquide superfluide en rotation. Ce nouveau dispositif peut servir de référence pour consolider les descriptions théoriques des fluides quantiques.
Prix des sciences de l'univers
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Médaille des sciences de l'univers
La médaille est décernée à Maria Antonietta BARUCCI.
Astronome de classe exceptionnelle au Laboratoire d’Études Spatiales et d’Instrumentation en Astrophysique à l’Observatoire de Paris/PSL/CNRS/Sorbonne Université/Université Paris Cité.
Le domaine de recherche de Maria Antonietta Barucci est l’origine et de l’évolution du Système Solaire à travers l’étude des populations des petits corps. Elle a coordonné de nombreux programmes internationaux d’observations du sol et de l’espace. Elle a participé et participe à la conception et au développement de plusieurs missions spatiales (ESA, NASA, JAXA). Elle a été pionnière dans la caractérisation physico-chimique des objets transneptuniens.
Prix de Sciences de l'Univers/Fondation Henri Deslandres de l'Académie des sciences
Le prix est décerné à Stéphane CHARLOT.
Directeur de recherche CNRS à l’Institut d’astrophysique de Paris (CNRS/Sorbonne Université).
Stéphane Charlot est spécialiste de l’interprétation spectrale de la lumière émise par les populations stellaires et le milieu interstellaire, ses modèles ont permis des avancées majeures dans la compréhension des phénomènes physiques qui régissent la formation et l’évolution des galaxies. Il a accompagné le développement du spectrographe proche-infrarouge à bord du télescope spatial James Webb, qu’il utilise pour explorer l’aube cosmique.
Prix sur la recherche scientifique en zone polaire et subpolaire
Le prix est décerné à Jérome FORT.
Chargé de recherche CNRS au laboratoire LIttoral, ENvironnement et Sociétés (LIENSs – CNRS/La Rochelle Université).
Jérome Fort s’intéresse aux impacts des multiples changements environnementaux (pollution, réchauffement, fonte des glaces) sur les écosystèmes marins polaires, notamment au travers l’étude des oiseaux marins. Il coordonne également le réseau international ARCTOX pour un suivi et une meilleure compréhension de la dynamique des contaminants chimiques à l’échelle pan-Arctique. Il est par ailleurs, depuis 2018, délégué scientifique Arctique et Antarctique auprès de l’Institut écologie et environnement du CNRS.
Prix Léon Lutaud et Médaille Georges Millot
Le prix et la médaille sont décernés à Alain MANCEAU.
Directeur de recherche émérite au CNRS et chercheur à l’Ecole Normale Supérieure de Lyon et à l’European Synchrotron Radiation Facility de Grenoble.
Alain Manceau est un minéralogiste environnemental et biogéochimiste spécialiste de la structure et de la réactivité de surface des minéraux nanodivisés et de la matière organique ainsi que de la forme chimique et moléculaire des métaux lourds, tel que le mercure. Ses travaux de pionnier dans le développement et l’application du rayonnement synchrotron en science de l’environnement ont eu un impact majeur au sein de la communauté internationale.
Prix de chimie
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Médaille de chimie
La médaille est décernée à Claire WILHELM.
Directrice de recherche CNRS dans l'équipe Macromolécules et microsystèmes en biologie et médecine (MMBM) de l'unité Physico-chimie Curie (CNRS UMR168 / Sorbonne Université) au Centre de recherche de l'Institut Curie à Paris.
Claire Wilhelm est experte en nanotechnologies, elle utilise les nanomatériaux magnétiques pour l’ingénierie tissulaire, et son équipe a démontré qu’une stimulation magnétique pouvait déclencher la différenciation cellulaire. En parallèle, elle explore le potentiel thérapeutique de nanoparticules et leur réactivité en environnement biologique, qui a conduit à la découverte récente d’un bio-magnétisme intracellulaire.
Prix Seqens de l'Académie des sciences
Le prix est décerné à Frédéric TARAN.
Directeur de recherche CEA et chef du SCBM (service de Chimie Bio-organique et de Marquage) – Institut Joliot.
Frédéric Taran s'intéresse à chimie bioorthogonale et ses applications dans le domaine de la santé. Il a notamment développé de nouvelles réactions de ligation et de coupure efficaces dans les milieux biologiques, y compris dans les organismes vivants. Il coordonne plusieurs projets de recherche au niveau national et international en chemobiologie ce qui en fait un acteur majeur de cette communauté.
Prix Minafin
Le prix est décerné à Erwan POUPONT.
Professeur des universités, équipe "chimie des substances naturelles" de l’unité mixte du CNRS « BioCIS » à la faculté de Pharmacie de l’Université Paris-Saclay.
Erwan Poupon travaille dans le domaine de la chimie des substances naturelles – les molécules produites par les êtres vivants et qui participent à leur adaptation à l’environnement (et sont une source inépuisable de nouveaux médicaments !). L’étude de ces molécules fascinantes contribuent à une meilleure compréhension de la biodiversité et c’est dans une démarche globale « des organismes vivants à la molécule » que les réflexions sont menées. C’est tout particulièrement l’émergence de la complexité moléculaire et les aspects évolutifs qui guident aujourd’hui ses recherches. La transmission du savoir est aussi une de ses passions à travers ses activités d’enseignement et de diffusion des connaissances.
Prix Fédération Gay Lussac/Académie des sciences pour la chimie au cœur des enjeux de la société
Le prix est décerné à Lise-Marie LACROIX.
Maitresse de conférences Université Toulouse III Paul Sabatier au Laboratoire de physique et chimie des nano-objets (CNRS / INSA Toulouse / Université Toulouse III Paul Sabatier) et membre junior de l’Institut Universitaire de France.
A l’interface physique-chimie, Lise-Marie Lacroix travaille à l’élaboration de nouveaux matériaux par assemblage dirigé de nanoparticules présentant des propriétés optimisées. En couplant l’étude des mécanismes réactionnels de synthèse et des propriétés physiques multi-échelle, elle a notamment pu élaborer des aimants permanents performants, sans terre rare.
Prix du Docteur Henri Labbé et de Madame Henri Labbé/Fondation Labbé de l'Académie des sciences
Le prix est décerné à François-Didier BOYER.
Directeur de recherche CNRS à l’institut de chimie des substances naturelles (CNRS).
François-Didier Boyer s'intéresse aux stimulants de la croissance végétale et notamment aux strigolactones. Il a obtenu des résultats originaux sur leur chimie et mécanisme de perception. Il est responsable de plusieurs projets de recherche au niveau national sur l’étude de ces composés ce qui en fait un acteur majeur dans cette communauté.
Prix Grammaticakis-Neuman/Fondation Grammaticakis de l'Académie des sciences
Le prix est décerné à Véronique MICHELET.
Professeure des universités à l’Université Côte d’Azur à l’Institut de Chimie de Nice (UMR UCA/CNRS).
Véronique Michelet s’intéresse aux aspects fondamentaux et appliqués de la catalyse pour le développement de nouvelles méthodologies de synthèse pour la formation de liaisons carbone-carbone et carbone-hétéroatome. La synthèse de nouvelles molécules odorantes ou bioactives selon un concept de chimie durable fait partie de ses activités en collaboration avec des partenaires socio-économiques. La catalyse à l'or est l'un de ses thèmes de recherche favoris.
Prix Reine-Elizabeth général veuve Leconte/Fondation Pierre LECONTE de l'Académie des sciences et Médaille Berthelot/Fondation de l'Académie des sciences
Le prix est décerné à François JEROME.
Directeur de recherche CNRS à l’Institut de Chimie des Milieux et Matériaux de Poitiers (CNRS / Université de Poitiers) et médaille de l'innovation CNRS en 2021.
François Jérôme s’intéresse à la catalyse, et au concept de catalyse assistée, pour la conversion du carbone renouvelable. Il a développé des technologies en rupture pour la synthèse de produits chimiques de spécialité à partir de déchets végétaux (tensioactifs, monomères, solvants). Dans ce domaine, il coordonne un réseau public-privé (FR CNRS INCREASE) et l’International Symposium on Green Chemistry.
Prix de biologie
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Médaille de biologie moléculaire et cellulaire, génomique
La médaille est décernée à Romain KOSZUL.
Professeur à l'Institut Pasteur, directeur de recherche CNRS dans le département Génomes et Génétique (Institut Pasteur/CNRS).
Romain Koszul s'intéresse aux liens entre l'organisation tridimensionnelle des chromosomes et les processus métaboliques associés à l'ADN (transcription, compaction...) Son équipe travaille sur des espèces issues de tous les domaines du vivant, principalement des micro-organismes, en combinant biologie moléculaire, computationnelle et synthétique. Elle a également développé des approches pour explorer les collisions 3D entre segments d'ADN, qui permettent d'étudier la composition de populations microbiennes et virales complexes.
Médaille de biologie intégrative
La médaille est décernée à Wilfried THUILLER.
Directeur de recherche CNRS au laboratoire d’écologie alpine (CNRS/Univ. Grenoble Alpes/USMB).
Wilfried Thuiller étudie la biodiversité et les écosystèmes en combinant observations, télédétection, intelligence artificielle et mathématiques. Il cherche à prédire la réponse de la biodiversité aux changements globaux et améliorer sa protection. Membre du GIEC et de l'IPBES, il coordonne des projets nationaux et internationaux, le positionnant comme un acteur clé dans cette communauté.
Médaille de biologie humaine et sciences médicales
La médaille est décernée à Philippe BOUSSO.
Directeur de recherche Inserm, directeur du département d’Immunologie à l’Institut Pasteur.
En développant des techniques d’imagerie fonctionnelle in vivo, Philippe Bousso cherche à comprendre et à manipuler l’orchestration des réponses immunitaires. Ses recherches ont permis de mieux comprendre comment les cellules du système immunitaire communiquent et remplissent leurs fonctions lors de cancers ou de maladies infectieuses, ouvrant des pistes thérapeutiques qui exploitent ces mécanismes.
Prix Jaffé/Fondation de l’Institut de France
Le prix est décerné à Dominique ROBY.
Directrice de recherche CNRS au Laboratoire des Interactions Plantes Microbes Environnement (CNRS, INRAE) (Retraitée depuis avril 2023).
Dominique Roby s’intéresse à l’immunité végétale, notamment les étapes précoces de perception de l’agent pathogène et de signalisation conduisant à l’activation des défenses de l’hôte. Elle a notamment mis en lumière les processus moléculaires complexes gouvernant l’immunité quantitative. La santé des plantes étant un enjeu fort, elle a coordonné nombre de contrats nationaux et internationaux, et exercé un rôle majeur dans le développement de cette communauté.
Prix de Biologie/Fondation Louise Basset veuve Jules Martin de l'Académie des sciences
Le prix est décerné à Magali SUZANNE.
Directrice de recherche CNRS, au Centre de Biologie Intégrative de Toulouse (CNRS, Université Toulouse Paul Sabatier), dans l’unité de biologie Moléculaire, Cellulaire et du Développement (MCD).
L'équipe de Magali Suzanne, en combinant biologie cellulaire, biophysique et modélisation, a largement fait progresser la compréhension des mécanismes par lesquels la mort cellulaire influe sur la structure des tissus. Actuellement, l’équipe explore plus avant les mécanismes qui assurent la préservation des tissus épithéliaux qui protègent et recouvrent l’ensemble de nos organes.
Prix de la Fondation Léon Alexandre Etancelin/Fondation de l'Académie des sciences
Le prix est décerné à Renata BASTO.
Directrice de recherche au CNRS et cheffe de l'équipe Biologie des centrosomes et de l'instabilité génétique dans l’unité Biologie Cellulaire et Cancer (CNRS UMR144 / Sorbonne Université) au Centre de recherche de l'Institut Curie à Paris.
Renata Basto s’intéresse aux mécanismes qui régulent le nombre de centrosomes et de chromosomes dans les cellules et tissus, et comment ceux-ci peuvent parfois dysfonctionner et causer des pathologies telles que le cancer. Dernièrement des travaux de son équipe ont ainsi identifié pour la première fois de nouvelles anomalies au niveau du centre organisateur des microtubules, le centrosome, dans les cancers de l’ovaire.
Prix en biologie/Fondation Madeleine Lecoq de l'Académie des sciences
Le prix est décerné à Maelle BELLEC.
Docteure et post-doctorate a l’Institut Max Planck pour la recherche sur le coeur et le poumon à Bad Nauheim en Allemagne.
Durant la thèse de Maelle Bellec, ses recherches ont permis de visualiser la production de protéine pour la première fois dans un embryon de drosophile vivant. Aujourd’hui, elle étudie un phénomène qui permet de compenser la perte de fonction d’un gène en développant des outils pour visualiser et mesurer la dynamique de l’expression génique au cours du développement de l’embryon du poisson-zèbre.
Prix Mémain-Pelletier:Fondation de l'Institut de France (3000€)
Le prix est décerné à Filippo DEL BENE.
Directeur de recherche Inserm, à l'Institut de la Vision (Sorbonne Université/Inserm/CNRS).
Les programmes de Les travaux de Filippo Del Bene se concentrent sur l'étude du système visuel afin de comprendre son développement et son fonctionnement. Dans ses recherches, il utilise des embryons et des larves de poisson zèbre comme modèle pour étudier les circuits neuronaux qui régulent des comportements tels que la fuite face à des stimuli visuels aversifs ou la prédation en présence de proies potentielles. Ses travaux ont également permis de déchiffrer l'évolution de ces circuits chez les vertébrés et leur capacité à s'adapter à différentes conditions environnementales.
Prix Dandrimont-Bénicourt/Fondation de l'Institut de France
Le prix est décerné à Clotilde THERY.
Directrice de recherche Inserm, cheffe de l'équipe Vésicules extracellulaires, réponses immunes et cancer dans l'unité Immunité et cancer (Inserm U932) et directrice scientifique de la plateforme CurieCoreTech - Vésicules extracellulaires au Centre de recherche de l’Institut Curie à Paris.
Clotilde Théry s'intéresse aux rôles des vésicules extracellulaires dans l’échange d’information entre les cellules cancéreuses et le système immunitaire. Elle a notamment obtenu des résultats originaux démontrant la grande hétérogénéité de ces vésicules et de leurs effets dans cette communication, pouvant conduire à diverses perspectives d’utilisations thérapeutiques. Clotilde Théry a initié la création de la société internationale dédiée aux vésicules extracellulaires, pour laquelle elle a, entre autres, coordonné les efforts de standardisation des méthodes et approches scientifiques du domaine, ce qui en fait une actrice majeure de cette communauté.
Prix Joannidès/Fondation Joannidès de l'Académie des sciences
Le prix est décerné à Francis CORSON
Directeur de recherche CNRS au Laboratoire de physique de l’ENS (CNRS / ENS - PSL / Sorbonne Université / Université Paris Cité).
A l'interface entre la physique et la biologie du développement, les recherches de Francis Corson menées en étroite collaboration avec des expérimentateurs s'appuient sur l'aller et retour entre théorie, modélisation et expériences pour éclairer la dynamique des processus de développement. Cette approche interdisciplinaire a notamment permis de mieux comprendre comment des structures complexes peuvent s'auto-organiser au cours du développement, et de mettre en évidence le rôle des forces mécaniques dans l'établissement du plan corporel des vertébrés.
Prix OSIRIS/Fondation de l'Institut de France
Le prix est décerné à Charlotte PROUDHON.
Chargée de recherche Inserm à l’Institut de Recherche en Santé, Environnement et Travail (Irset – U1085 Inserm).
Charlotte Proudhon étudie l’épigénétique et la génomique des cancers et développe des tests innovants basés sur l’ADN tumoral circulant, un domaine émergent et véritablement révolutionnaire, pour détecter et suivre le cancer de manière non-invasive. Elle est auteure de 43 publications et détentrice de 4 brevets. Elle a obtenu de nombreux financements dont un « Starting Grant » du European Research Council (ERC). Ses travaux prometteurs devraient permettre d’améliorer l’oncologie de précision et la prise en charge des patients.
Médaille Pasteur/Fondation PREVOT
Le prix est décerné à Olivier TENAILLON.
Directeur de recherche Inserm à l’Institut Cochin (Inserm/CNRS/Université Paris Cité) et précédemment à IAME (Inserm/Université Paris Cité/Université Sorbonne Paris Nord).
Olivier Tenaillon et son équipe étudient l'évolution des microorganismes en se concentrant sur Escherichia coli. Ils combinent modèles mathématiques, épidémiologie, évolution des bactéries au laboratoire, séquençage de génomes et génie génétique pour révéler les principes qui régissent l'adaptation bactérienne des échelles cellulaires jusqu’à l’analyse de la diversité présente au sein de l’espèce.
Prix Applications des sciences
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Médaille des applications des sciences
La médaille est décernée à Catherine LLORENS-CORTES.
Neuropharmacologue, directrice de recherche émérite Inserm, membre de l’Académie européenne des sciences, Catherine Llorens-Cortes a dirigé pendant plus de 20 ans au Collège de France (CDF) le laboratoire Neuropeptides centraux et régulations hydriques et cardiovasculaires (Inserm U691), intégré en 2011 dans le Centre interdisciplinaire de recherche en biologie du CDF(Inserm U1050/CNRS 7241).
Ses travaux ont conduit à l’identification de nouvelles cibles thérapeutiques pour le traitement de l’hypertension artérielle (HTA), l’insuffisance cardiaque (IC) et l’hyponatrémie . Ils ont permis la découverte de plusieurs molécules d’intérêt thérapeutique et d’initier une recherche innovante allant du laboratoire jusqu’au stade clinique. Ainsi le firibastat, premier inhibiteur l’aminopeptidase A à pénétrer dans le cerveau, en bloquant l’hyperactivité du système rénine-angiotensine cérébral ainsi que l’hyperactivité sympathique, diminue la pression artérielle dans plusieurs modèles expérimentaux d’HTA et améliore la fonction cardiaque dans un modèle d’IC après infarctus du myocarde (IM). Ces données ont été retrouvées dans un essai clinique de phase II chez le patient après un premier IM, ou le traitement par le firibastat prévient le dysfonctionnement ventriculaire gauche avec une bonne tolérance tensionnelle. De plus, la découverte d’analogues de l’apéline tel que le LIT01-196, a montré que l’activation du récepteur de l’apéline par ce composé pourrait constituer une nouvelle approche du traitement de l’hyponatrémie.
Prix Ivan Peychès
Le prix est décerné à Emmanuelle GOUILLART.
Directrice scientifique à Saint-Gobain Research Paris.
Emmanuelle Gouillart s’intéresse aux phénomènes de transport de masse dans le verre, comme la diffusion ou la séparation de phase, en particulier dans les procédés industriels. Elle a introduit l’usage de la tomographie in situ pour l’étude de ces phénomènes, et contribué au développement de logiciels libres populaires pour l’analyse de données scientifiques. A SGR Paris, elle a lancé des programmes de recherche sur la construction durable et la décarbonation de l’industrie.actes…)
et à Renaud DEMADRILLE
Directeur de Recherche au CEA, dans une Unité Mixte de Recherche (UGA-CNRS-CEA-Grenoble INP) à l’Institut de recherche interdisciplinaire de Grenoble.
Renaud Demadrille mène des recherches depuis 2002 sur les matériaux organiques pour l'énergie solaire photovoltaïque. Il a notamment obtenu des résultats pionniers dans ce domaine en développant des cellules solaires à base de colorants photochromes dont la transparence s’adapte aux conditions d’ensoleillement.
Prix Histoire des sciences et épistémologie
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Prix en histoire des sciences/Subvention Emile Blutet/Fondation Paul Louis Daustau
Le prix est décerné à Hervé LE GUYADER.
Professeur émérite à Sorbonne Université, Institut de Systématique, Evolution, Biodiversité (ISYEB, UMR 7205).
Passionné par la biologie évolutive, Hervé Le Guyader s’est penché sur les trois temporalités qui la rythment. Par les phylogénies il a exploré le temps long de la géologie et par la génétique du développement, il a éclairé le temps court de l’embryologie. Puis pour saisir les subtilités de leurs interactions, il lui a fallu se consacrer au temps humain, celui de l’histoire des concepts et des scientifiques qui les ont fait vivre.
Prix en vulgarisation des sciences/Subvention Emile Blutet/Fondation Paul Louis Doistau
Le prix est décerné à Sophie BECHEREL.
Journaliste radio, cheffe du service sciences, santé, environnement à la rédaction de France Inter.
Sophie Becherel a choisi depuis près de 25 ans de couvrir l’actualité scientifique pour la rendre accessible à un public de non-spécialistes. Des gènes de Neandertal aux mondes glacés de Jupiter en passant par les ambitions spatiales chinoises, elle raconte des histoires de recherche, d’hypothèses, de découvertes avec l’envie d’éveiller ce qui la fait courir : la curiosité.
L'Académie leur rend hommage à l'occasion des cérémonies de remise des prix sous la Coupole de l'Institut de France, les 17 octobre et 21 novembre 2023.
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