Les déserts d'Afrique et d'Arabie
La Lettre de l'Académie des sciences n°25 - Printemps 2009
La fascination des occidentaux pour les
grands déserts du Sahara et du Rub-al-Khali remonte aux récits des géographes
de l’Antiquité comme Strabon au
Ier siècle AD Anno Domini, qui décrivit
l’Arabie Méridionale, ou de géographes arabes du
Moyen Âge comme Ibn Batouta qui traversa le Soudan
pour atteindre Tombouctou au XIVe siècle : la splendeur
du royaume perdu de Saba et des cités caravanières du
Sahara, la richesse du commerce des épices, du sel et
des esclaves ont longtemps alimenté une vision romantique
d’un désert à la fois hostile et plein de richesses
; vision renforcée par les nombreuses découvertes
archéologiques et paléontologiques témoignant de la
présence de populations néolithiques pratiquant l’élevage
et la culture des céréales, ainsi que de la présence
d’un faune abondante et variée de grands animaux :
éléphants, girafes, hippopotames, crocodiles, tortues,
gazelles, antilopes, buffles, bubales… en bordure de
grands lacs aujourd’hui asséchés. On sait maintenant
que les déserts n’ont pas toujours été les vastes étendues
arides et inhospitalières que l’on connaît aujourd’hui.
À quand remonte leur origine, comment les variations
du climat y ont-elles été enregistrées et comment les
hommes s’y sont-ils adaptés, c’est l’enjeu du colloque
qui a été organisé par l’Académie des sciences à Paris
au mois de septembre 2008 et qui a présenté des avancées
récentes en terme d’acquisition de données et de
modélisation climatique.
[...]
Extrait de "Histoire climatique des déserts d’Afrique et d’Arabie", texte de Anne-Marie Lézine, directeur de recherche au CNRS,
LSCE, Gif-sur-Yvette, dans La Lettre de l'Académie des sciences.