Marianne Grunberg-Manago

Marianne Grunberg-Manago
6 janvier 1921 - 3 janvier 2013

Notice nécrologique

Marianne Grunberg-Manago est née le 6 janvier 1921 à Saint-Petersbourg. Élue Correspondant dans la section de Biologie moléculaire et cellulaire le 31 octobre 1977, puis Membre de cette même section le 1er mars 1982, elle demeure la seule femme de notre Compagnie qui, depuis sa création, fut portée à sa Présidence (1995-1996). Elle est décédée le 3 janvier 2013 à Paris.

Son œuvre scientifique, considérable, les responsabilités multiples qu'elle assuma, tant au plan national qu'international -et singulièrement européen- en font une des figures la plus marquante de la biologie. Les débuts de sa carrière scientifique, dans le laboratoire d'E. Aubel à l'Institut de Biologie physicochimique, dont elle deviendra Chef de service en 1967, comportent des recherches sur le métabolisme microbien : effets de l'oxygène sur les microbes anaérobies et études de nombreux processus impliquant le transfert actif des ions phosphates, etc. Toutefois, sa contribution la plus connue, réalisée en partie aux États-Unis, est la découverte d'une enzyme, la polynucléotide-phosphorylase, la première du genre à catalyser la synthèse in vitro de polymères apparentés aux acides ribonucléiques. Ces travaux d'une portée considérable allaient ouvrir de multiples voies à la physico-chimie des macromolécules et conduire au déchiffrement du code génétique. Marianne Grunberg-Manago s'illustrera, par la suite, dans l'élucidation de nombreuses étapes de la traduction génétique ("initiation" des chaînes protéiques, rôle des ribosomes, interactions codons/anti-codons), travaux qui lui ont valu le prix Charles-Léopold Mayer en 1966. Grand Officier de la Légion d'Honneur, directeur de recherche au CNRS, Professeur associé à l'Université Paris 7 (1977-1982) et à l'Université de Harvard (1977), elle était membre de l'EMBO (1964), de l'American Society of Biological Chemistry, de la Société française de Biochimie et Biologie moléculaire, et de nombreuses académies étrangères dont la National Academy of Sciences des États-Unis (1982), et de l'Académie des sciences de Russie.

Elle fut une véritable ambassadrice de la Science Française qu'elle représenta à l'ICSU (Conseil international de la Science) à l'Union Internationale de Biochimie et dans de nombreux programmes d'échanges officiels notamment avec les USA et la Russie.

François Gros, janvier 2013

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