Marc Pélegrin
28 novembre 1923 - 1er janvier 2024
L'Académie des sciences a le profond regret de faire part du décès de Marc Pélegrin survenu le 1er janvier 2024 à l’âge de cent ans. Il était haut conseiller honoraire de l’Office national d’études et de recherches aérospatiales (ONERA). Il avait été élu correspondant le 30 mars 1987 dans la section des Sciences mécaniques et informatiques.
Notice nécrologique
Le décès de Marc Pélegrin juste centenaire, permet de faire mémoire de sa longue contribution scientifique à une place première de la recherche française dans la formalisation progressive de la théorie du contrôle des systèmes mécaniques de plus en plus complexes. Ceci reste nécessaire au développement puis à la sécurité dans la longue durée, d’abord du pilotage des systèmes peu stables voire complètement instables donc dangereux. Il a participé aux recherches et aux premières applications réussies de pilotage automatique des avions, puis à la mise en place de la recherche d’une optimisation de leurs performances ou aux aides maintenant robotisées aux personnes malades ou handicapées.
C’est le besoin d’aide au pilotage automatique des avions pour des vols de longue durée ou en zones turbulentes, qui a ouvert la voie aux premiers enseignements sur le contrôle en France. Ils ont été vite diffusés par un livre fameux fait avec son ami et complice Gilles Decaune sur les fondements corrects de tout contrôle proposant les premières méthodes d’évaluation a priori des problèmes à résoudre. Cette publication venait en effet après les premiers succès en essais en vol d’un pilotage automatique des avions et proposait des diagrammes nouveaux de prédiction devenus ensuite classiques. Ce livre a été vite traduit en anglais puis en multiples langues et a ouvert, pour la recherche scientifique, à de nouvelles extensions de ces diagrammes de comportement pour mieux comprendre les déphasages en fréquence et amplitudes des contrôles imaginés auparavant sans assez de compétence en mécanique des vibrations et leurs amplification catastrophique et maintenant en modélisation physique et surtout humaine. Ainsi purent être industrialisés les actionneurs nécessaires et les capteurs physiques et enfin l’informatisation des contrôleurs.
Il fallut alors accompagner la création pour cet ensemble industriel des lieux permettant de nouvelles recherches : des centres où Marc Pélegrin a préparé puis dirigé et accompagné les nouveaux laboratoires puis centres de recherche et d’évaluation des applications. C’est dans l’enseignement et l’approfondissement scientifique puis technologique que la carrière de Marc Pélegrin s’est poursuivie à Toulouse grâce à ses qualités personnelles de direction paisible des hommes.
Avec notre profond regret.
Le Bureau de l’Académie des sciences