Ionel Solomon

Ionel Solomon
1er janvier 1929 - 29 juin 2015

Notice nécrologique

Ionel Solomon, né le 1er janvier 1929 à Bucarest en Roumanie, élu membre de l’Académie dans la section physique en 1988, est décédé le 29 juin 2015 à Boulogne (92).

Ancien élève de l’École polytechnique (promotion 1949), il rejoint en 1956, après des séjours à l’université de Liverpool et à Harvard, le laboratoire fondé par Anatole Abragam au Commissariat à l’énergie atomique (Saclay). Il participe alors à l’élucidation des mécanismes de relaxation des spins nucléaires dans les systèmes de spins couplés (Équations de Solomon), ainsi qu’aux travaux sur le magnétomètre terrestre. Il crée en 1962, le Laboratoire de physique de la matière condensée à l’École polytechnique, qui se consacrera principalement dans les premières années aux effets de spins dans les semi-conducteurs (pompage optique, recombinaison dépendant du spin, effet Hall extraordinaire,…) , pour élargir ensuite son activité à un large spectre dans le domaine des matériaux. Lui-même centrera son activité, à partir du milieu des années 1970, sur la physique du silicium amorphe, à travers une multitude de sujets de recherche couvrant les mécanismes de dépôt sous plasma, les propriétés optiques et de transport, la résonance magnétique des liaisons non satisfaites et les dispositifs électroniques (photopiles solaires). Il crée en 1981 la société SOLEMS, qui produira des machines de dépôt de couches minces et des panneaux photovoltaïques.

Ionel Solomon a formé plusieurs générations de physiciens expérimentateurs dont un nombre significatif est allé irriguer le monde industriel. Son enseignement stimulant à l’École polytechnique a contribué à faire évoluer la pédagogie, mêlant la présentation mathématique traditionnelle à une approche plus imagée et pragmatique. Ses intérêts le portaient à examiner les aspects économiques et sociaux qui sont liés aux questions scientifiques. En témoignent, son implication dans les questions posées par l’énergie photovoltaïque et son activité dans le Comité des Pays en Développement (COPED) de l’Académie des sciences.

Il a été président de la Société française de physique en 1973 et 1974, membre fondateur de l’Académie des technologies, médaille d’argent du CNRS (1963), lauréat du prix Robin de la Société française de physique, et du prix Holweck conjoint de la SFP et de l’Institute of Physics, Sa personnalité, mêlant un humour provocateur à une grande générosité, était universellement appréciée. Il a été une figure exceptionnelle de la physique française.

Daniel Kaplan, septembre 2014

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