Guy Blaudin de Thé

Guy Blaudin de Thé
5 mai 1930 - 7 août 2014

Notice nécrologique

Guy Blaudin de Thé, élu correspondant de l'Académie dans la section biologie humaine et sciences médicales le 3 mai 1993, est décédé le 7 août 2014 à l'âge de quatre-vingt-quatre ans.

Guy Blaudin de Thé était médecin et biologiste, spécialiste des relations entre virus et cancers, en particulier dans les pays en voie de développement. Sa carrière d'abord à Villejuif, puis à Lyon et enfin à l'Institut Pasteur, est entrecoupée par de nombreux et longs séjours à l'étranger. Il était directeur de recherche au CNRS et professeur à l'Institut Pasteur. Auteur de plus de trois cents publications scientifiques, Guy Blaudin de Thé a aussi écrit pour le grand public, sur l'origine et la prévention des cancers. Il était membre actif de plusieurs sociétés savantes : Académie des Sciences, Académie Nationale de Médecine, Académie des Technologies, Académie chinoise de médecine préventive et Institute of Medicine. Il avait obtenu la Médaille d'argent du CNRS en 1981, était Chevalier de la Légion d'Honneur, Commandeur dans l'Ordre National du Mérite et lauréat de nombreux prix scientifiques prestigieux.

Il avait très tôt choisi les virus comme voie d'entrée dans le dédale de la biologie du cancer. Homme de défi et de passion, il a toujours entrepris ou soutenu les projets allant du terrain au laboratoire. Il fut un véritable pionnier dans l'épidémiologie des virus herpès et des oncorétrovirus, démontrant le rôle étiologique du virus d'Epstein-Barr (EBV) dans le lymphome de Burkitt en Afrique et réalisant des travaux permettant le diagnostic précoce du cancer du nasopharynx en Chine. Alors que les relations entre infections rétrovirales et maladies neuro-dégénératives étaient bien connues chez l'animal, il découvre le premier exemple chez l'homme avec le rétrovirus HTLV-1 et une neuro-myélopathie chronique.

Homme enthousiaste, passionné de recherche, il était toujours à l'affut d'une nouveauté venue des quatre coins du monde. Homme de contacts et d'amitiés, plus que d'appareils et de structures, il fut l'un des premiers scientifiques français à lier des collaborations suivies avec des collègues chinois. Proche des plus jeunes, il a toujours donné sa chance à qui savait la prendre. Ses collègues le décrivent comme un homme courtois, élégant et bienveillant, investi après sa retraite en 1997 dans des activités inter-académiques internationales, notamment comme co-président de l'InterAcademy Medical Panel. Il était aussi passionné d'art et y cherchait la même beauté que dans la connaissance du monde biologique. Beaucoup m'ont parlé de son merveilleux sourire...

Hugues de Thé, septembre 2014

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