Histoire de l'Académie des sciences

Tableau de Testelin
  • La première Académie des sciences (1666-1699)

    L'Académie des sciences doit son origine à la fois aux cercles de savants qui dès le début du XVIIe siècle se réunissent autour d'un mécène ou d'une personnalité érudite, et aux sociétés scientifiques permanentes qui se constituent à la même époque, telles l'Accademia dei Lincei à Rome (1603), la Royal Society à Londres (1660),...
    En 1666, Colbert crée une Académie qui se consacre au développement des sciences et conseille le pouvoir en ce domaine. Il choisit des savants, mathématiciens (astronomes, mathématiciens et physiciens) et des physiciens (anatomistes, botanistes, zoologistes et chimistes) qui tiennent leur première séance le 22 décembre 1666 dans la bibliothèque du roi, à Paris. Pendant ses trente premières années, l'Académie fonctionne sans statuts.

  • L'Académie royale des sciences (1699-1793)

    Le 20 janvier 1699, Louis XIV donne à l'Académie son premier règlement et la place sous sa protection. L'Académie royale des sciences siège au Louvre. Ses membres sont nommés par le roi, après présentation par l'Académie. Ils sont au nombre de 70 auxquels s'ajoutent 80 correspondants.
    Au cours du XVIIIe siècle, l'organisation de l'Académie royale des sciences se modifie plusieurs fois. En 1785, une classe de physique générale et une classe d'histoire naturelle et de minéralogie s'ajoutent aux 6 existantes (géométrie, astronomie, mécanique ; anatomie, chimie, botanique).
    Par ses travaux et ses publications, l'Académie contribue de façon essentielle à l'expansion de l'activité scientifique.
    Le 8 août 1793, la Convention supprime toutes les académies.

  • La première classe de l'Institut national des sciences et des arts (1795-1816)

    La Constitution du 22 août 1795 et la loi d'octobre 1795 mettent en place un Institut national des sciences et des arts regroupant les anciennes académies scientifique, littéraire et artistique qui n'avaient pas de lien organique entre elles sous l'Ancien Régime. L'Institut comporte 3 classes : sciences physiques et mathématiques, sciences morales et politiques, littérature et beaux-arts. La nomination des membres est faite pour toutes les classes par l'ensemble de l'Institut. La classe I des sciences physiques et mathématiques est la plus nombreuse (60 membres résidants à Paris, 60 associés dans les départements et 8 associés étrangers).
    L'arrêté consulaire de janvier 1803 réorganise l'Institut national : il supprime la classe des sciences morales et politiques et subdivise la troisième classe. Les classes procèdent aux seules élections les concernant, et celles-ci doivent être soumises à l'agrément du Premier Consul. Dans la classe I, les sections sont groupées en 2 divisions (division des sciences mathématiques avec la géométrie, la mécanique, l'astronomie, la géographie et la navigation, et la physique générale ; division des sciences physiques avec la chimie, la minéralogie, la botanique, l'économie rurale et l'art vétérinaire, l'anatomie et la zoologie, la médecine et la chirurgie). Un Secrétaire perpétuel est désigné pour chacune des 2 divisions. L'effectif est de 63 membres, 100 correspondants et 8 associés étrangers.
    En 1805, l'Institut national quitte le Louvre et s'installe dans l'ancien Collège des Quatre-Nations.

  • Le XIXe siècle

    Sous la Restauration, l'ordonnance de mars 1816 redonne le nom d'Académies aux classes de l'Institut et leur confère une autonomie tout en les maintenant au sein de l'Institut de France. Les bases de la structure actuelle, constituées de sections composées de membres, de correspondants et d'associés étrangers, sont posées.
    10 places d'académiciens libres, non rattachés à une section, sont créées.
    En 1835, sous l'influence de François Arago, paraissent les Comptes Rendus des séances de l'Académie des sciences qui deviennent rapidement un instrument de première importance pour diffuser les travaux scientifiques français et étrangers.

  • Les XXe et le XXIe siècles

    Au début du XXe siècle, l'augmentation du nombre de membres (78 en 1909, 90 en 1918, 100 en 1964) et d'associés étrangers (12 en 1909, 20 en 1954) est sans commune mesure avec l'accroissement de la communauté scientifique internationale.
    Face à l'essor des sciences et de leurs applications d'une part et à l'organisation de la recherche scientifique en France d'autre part, l'Académie entreprend, successivement en 1976 (décret du 15 novembre 1976) puis au début des années 2000 (décrets du 2 mai 2002 et du 31 janvier 2003), des réformes majeures dans sa composition et ses modalités d'action.
    Actuellement le nombre de membres âgés de moins de 75 ans peut atteindre 250. Lors de chaque élection, la moitié des élus doit être âgée de moins de 55 ans. Le nombre d'associés étrangers est de 150. L'élection de correspondants est arrêtée. Ces nouveaux statuts permettent à l'Académie de mieux jouer son rôle de réflexion, d'évaluation et de proposition sur les questions de société posées par le développement des sciences et des techniques, sur l'organisation et la qualité de la recherche et de l'enseignement des sciences, sur le développement des relations scientifiques internationales, et enfin sur le rayonnement et la diffusion de la science auprès du public. La loi de programme pour la recherche (18 avril 2006) complète les dispositions en octroyant à l'Institut de France et à chacune des cinq Académies une grande autonomie.

    En 2016, l'Académie a fêté ses 350 ans. Logo des 350 ans de l'Académie des sciences