Lauréats 2017 du prix de cancérologie de la Fondation Simone et Cino Del Duca : Raphaël Margueron et Ludovic Deriano

Raphaël Margueron et Ludovic Deriano

Le prix de cancérologie de la fondation Simone et Cino Del Duca de l'Institut de France 2017 est décerné à Raphaël Margueron, directeur de recherche à l’Inserm, unité de génétique et biologie du développement à l’Institut Curie à Paris et à Ludovic Deriano, chargé de recherche à l’Institut Pasteur, chef du laboratoire Développement Lymphocytaire et Oncogénèse (LDO), Institut Pasteur, Paris.
Raphaël Margueron étudie le complexe Polycom, complexe qui joue un rôle essentiel dans le maintien de l’identité cellulaire. Lors de son stage post-doctoral, il a apporté des éléments mécanistiques importants à la compréhension de la propagation du signal épigénétique le long des chromosomes. Son équipe, à l’Institut Curie, a entrepris d’explorer les liens entre Polycomb et cancers. Il a ainsi pu montrer que l’inactivation génétique de la sous-unité catalytique du complexe se traduit parfois par une accélération paradoxale de la progression tumorale, incitant à la prudence dans l’utilisation clinique des inhibiteurs de Polycomb. Il cherche à identifier comment des altérations fonctionnelles des enzymes régulant les modifications épigénétiques pourraient constituer des cibles thérapeutiques.
Ludovic Deriano cherche à comprendre les mécanismes par lesquels les cellules de la réponse immunitaire adaptative (les lymphocytes) développent des aberrations génomiques, notamment les translocations chromosomiques, puis deviennent cancéreuses. Il a déterminé la fonction de plusieurs protéines, notamment la nucléase RAG et certains facteurs de la voie de réparation des cassures double-brin de l’ADN, lors de l’assemblage des gènes codant pour les récepteurs aux antigènes (les anticorps) et leur importance dans la protection du génome. L’équipe de Ludovic Deriano a aussi développé des modèles murins de cancers lymphoïdes et utilisé des techniques de séquençage à haut débit afin de mieux comprendre l’origine de l’instabilité génomique observée dans les lymphomes et les leucémies humaines.