Paul Berg
30 juin 1926 - 15 février 2023
L'Académie des sciences a le profond regret de faire part du décès de Paul Berg, survenu le 15 février 2023 à l’âge de quatre-vingt-seize ans. Il avait été élu associé étranger dans la section de Biologie moléculaire et cellulaire, génomique, le 19 janvier 1981 et était professeur émérite à l'université de Stanford.
Notice nécrologique
Paul Berg a grandi à New York. Il a pu profiter de la qualité de l’enseignement de l’École publique à Brooklyn et de la passion transmise par son professeur de sciences naturelles pour accéder à l’Université. Ses études ont été interrompues par la guerre et par le service dans la Marine.
Il a repris ses études après la guerre et a soutenu un doctorat en biochimie à Case Western Reserve University sur l'étude du métabolisme intermédiaire des cellules. Après un séjour en Europe, et après avoir passé entre autres plusieurs mois dans le laboratoire de Marianne Grunberg Manago à Paris, il obtient un poste de professeur assistant à Saint-Louis.
En 1959, son chef du département, Arthur Kornberg (futur Prix Nobel), accepte une offre de fonder un département de Biochimie à l’École de médecine de l’Université de Stanford qui vient de s’installer sur le campus de Palo Alto. Arthur Kornberg ramène avec lui ses cinq assistant professeurs, qui pour la plupart ont conduit toute leur carrière comme Paul Berg à cette université.
Paul Berg a étudié les mécanismes de synthèse de l’ARN messager et le rôle des ARN de transfert dans la synthèse de protéines. À la fin des année soixante, il décide de rejoindre les chercheurs qui étudient les virus oncogènes à ADN comme le Polyome et SV40. C'est avec le génome de ce dernier virus qu’il met au point la technique de clonage de fragments d’ADN, le début du génie génétique qui a révolutionné la biologie et la médecine depuis plus de quarante ans.
La possibilité de manipuler le matériel génétique de bactéries, virus ou organisme supérieurs soulève un débat intense dans la communauté scientifique et le public en général. Paul Berg participe à l’initiative de réunir la conférence d’Assilomar qui va aboutir à l’établissement de règles de précautions pour contrôler les manipulations génétiques et pour mettre en route des expériences pour tester leurs innocuités.
Paul Berg reçois le Prix Nobel en Chimie en 1980 pour le développement de techniques du génie génétique et il reçoit la National Medal of Science en 1983.
Il poursuit son activité de recherche et d’enseignement à Stanford en consacrant une partie croissante de son activité a défendre l’intérêt de la science biomédicale pour l’humanité, il défend la possibilité de travailler avec des cellules souches embryonnaires humaines pour comprendre et guérir des maladies. Il participe à des levées de fonds pour la construction d’un Institut de recherche prestigieux, le Beckman center et plus tard le Stem Cell Institute.
Paul Berg a formé de nombreux chercheurs dont certains sont membres de l'Académie. Il a adoré visiter la France et a gardé d’étroits contacts avec ses amis et collaborateurs français.
Avec notre profond regret.
Le Bureau de l’Académie des sciences